Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Sauvage de l’autrice française Julia kerninon.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 299 pages
Maison d’édition: L’Iconoclaste
Date de parution (dans cette édition): 17 août 2023
4ème de couverture:
A Rome, Ottavia Selvaggio a décidé à quinze ans d’être maîtresse de son destin.
Ni ses histoires d’amour, ni le mariage, ni même la maternité ne la font dévier de sa route. Pendant que son mari s’occupe de leurs enfants, elle invente dans son restaurant une cuisine qui ne doit rien à personne. En robe noire et sans frémir, Ottavia avance droit, jusqu’au jour où un homme surgit du passé avec un aveu qui la pousse à douter de ses décisions. Comment être certaine d’avoir choisi sa vie ?
Le désir a-t-il une fin ?
Mon avis:
Sauvage explore encore une fois le thème des désirs enfouis, secrets ou assumés d’une femme.
Nous y suivons Ottavia Selvaggio, jeune femme qui a hérité de son père de la passion pour la cuisine. Comme lui, elle en fait son métier, au grand désespoir de sa mère qui sait ce que ce métier veut dire pour la famille de celle ou celui qui le pratique. Absence, horaires impossibles, mauvaise humeur, stress…
Je ne voulais pas faire les plats de mon enfance, mais des plats qui la racontent. Je voulais mettre dans ma cuisine la révolte empêchée de ma mère, sa mauvaise grâce pleine de superbe, ses abdications, ses fureurs, ses yeux bleu-noir comme des raisins secs le soir, ses regrets cuisants. Il me faudrait des années pour y parvenir mais je voulais inventer des plats qui parleraient des centaines de livres lus par provocation, les pieds sur la table devant les assiettes vides, les mille ruses, je voulais donner à voir le refus de servir, superbe, tempétueux, des femmes de ma famille, le refus catégorique de se livrer totalement à qui que ce soit.
Sauvage, de Julia Kerninon, pages 94-95
Ottavia se repose énormément sur son mari, professeur, pour s’occuper de leurs enfants et gérer la logistique familiale. Absente, libre, elle met en avant son métier et sa passion avant toute autre chose, laissant la charge mentale du foyer à son mari (ça change!).
Souvent agaçante, on ne peut toutefois qu’admirer Ottavia, qui ose inverser la tendance qui fait que c’est souvent l’homme qui se donne corps et âme pour son métier, laissant sa femme « se sacrifier » et s’occuper des enfants en mettant son travail (qui peut-être la passionne aussi!) entre parenthèses. Elle reproduit le schéma de son père avec sa mère, mais en inversant les rôles. D’ailleurs, je pense qu’il est fait exprès que nous ayons l’impression qu’Ottavia abuse un peu alors que ce comportement aurait été – merci le patriarcat – moins choquant de la part d’un homme.
Bien sûr, on ressent la tension dans son couple, qui monte au fil des chapitres, d’autant plus quand Ottavia retombe sur un ancien amoureux.
Sauvage est un roman qui pose des questions sur nos chemins de vie et comment ne pas regretter les choix qu’on a fait (ou pas) ou les décisions prises au fil de notre existence et qui conditionnent notre destin. Ottavia veut tout, elle ne veut renoncer à rien. Mais est-ce seulement possible?
J’ai aimé retrouver la plume toujours très fine et intelligente de Julia Kerninon, une autrice qui sait toujours nous toucher en plein cœur avec ses personnages un peu torturés mais finalement c’est justement ce qui les rend si attachants et mémorables.