Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Nos emprises de l’auteur Guillaume Delbos que j’ai eu la chance de recevoir en SP de la part des Editions Romann. Il s’agit du premier roman de l’auteur.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 256 pages
Maison d’édition: Les Editions Romann, collection Pi-Romann
Date de parution (dans cette édition): 20 avril 2023
4ème de couverture:
Je suis, comme tout le monde, le téléphone greffé à la main. Je vis au gré des vibrations de ma laisse électronique, mon cœur bat au rythme des notifications d’apps, ma fenêtre sur le monde est un écran.
Lorsque Victor entre en contact avec la célèbre peintre Léopoldine M. sur Instagram pour discuter avec elle de projets professionnels, il ne se doute pas que cette rencontre dériverait en une histoire plus personnelle, proche de l’addiction et de la destruction.
Nos Emprises, c’est l’autopsie d’une emprise relationnelle née des réseaux sociaux, de la déchéance d’une de ses starlettes, et l’analyse de ceux-ci et de cette génération du paraître, déresponsabilisée de ce qu’elle crée, de l’envie, du manque et de l’obsession.
Mon avis:
Un roman sur une relation numérique qui devient obsessionnelle, l’histoire d’une rencontre virtuelle et de commentaires lâchés sur les photos de l’un ou de l’autre qui très vite se transforment en MP (messages privés) de plus en plus suggestifs.
Le narrateur, Victor, a – d’après ce que j’ai cru comprendre – entre 35 et 40 ans et il vit comme la plupart des gens avec un téléphone toujours à portée de main – bien qu’il ait d’autres loisirs également – et c’est un geek en puissance. On sent que c’est une personne très cultivée qui apprécie l’art et les belles choses en général, il est d’ailleurs de suite touché par le travail de Léopoldine.
Quand il entre en contact sur Instagram avec celle-ci – figure montante de la peinture – c’est tout d’abord d’une manière professionnelle.
D’échanges en échanges, ils vont très vite se faire des confidences de plus en plus intimes puis s’écrire des mots crus et explicites, mimant une relation amoureuse (?) et charnelle alors qu’ils ne se sont jamais vus en vrai.
L’auteur jongle habilement entre un style d’écriture jeune, plutôt SMS et vulgaire et un style plus soutenu, avec des tournures de phrases bien léchées, truffées d’humour et de jeux de mots bien trouvés.
Le rythme des dialogues est frénétique et ne laisse aucun temps mort. On sent qu’il y a en permanence une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Victor. Tout cela ne peut pas bien finir, il y a trop de passion, trop de pression aussi.
Victor est un homme intelligent mais un peu naïf parfois, ce qui fait qu’on a parfois envie de le secouer un peu!! Il est flatté qu’une « célébrité » s’intéresse à lui, ce qui fait qu’il tombe plus facilement dans le piège de l’addiction et de l’attente interminable entre deux MP. Léopoldine, quant à elle, est l’exemple même de la femme qui veut se rassurer sur son charme et qui aime avoir les gens à sa botte. Elle joue avec brio avec les nerfs et les sentiments de Victor.
Elle avait ce don de me rendre unique à ses yeux, comme s’il n’y avait que moi, que j’existais pour et par elle, moi, au milieu de la multitude de gens qui la suivaient. Tout le monde aime se sentir unique, pas d’exceptions à cette règle.
Nos emprises de Guillaume Delbos, page 45
Si j’ai adoré suivre cette montée en puissance de l’addiction de Victor à Léopoldine – femme qu’il met sur un piédestal mais qui se joue de lui alors que de son côté il est sincère et commence même à ressentir des sentiments – j’ai trouvé certains passages un peu répétitifs. De plus, j’attendais depuis le début une explication claire sur le dénouement mais qui malheureusement ne vient que partiellement, ce qui m’a laissée dans un flou artistique certainement voulu par l’auteur 😉 En outre, le personnage de Léo m’a particulièrement agacée même si je pense que c’était l’effet recherché. J’ai par contre beaucoup aimé le personnage de Victor que j’ai trouvé très intègre et droit dans ses baskets.
Un livre dérangeant à certains moments tant il reflète bien les dérives dans lesquelles nous pouvons si facilement tomber, cette course sans fin aux abonné(e)s et à la gloire virtuelle. Ce besoin de plaire et de montrer que ce l’on veut bien montrer de nous. Une lente descente aux enfers.
Un roman moderne et mordant à souhait qui fait réfléchir à notre façon d’appréhender les relations online et les pièges de celles-ci.
Un auteur prometteur dont je lirai les prochains romans avec plaisir tant sa plume est jubilatoire!
Ma note: ♥♥♥♥
Un grand merci aux éditions Romann pour l’envoi de ce SP!