Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Reste de l’autrice Adeline Dieudonné.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 282 pages
Maison d’édition: L’Iconoclaste
Date de parution (dans cette édition): 6 avril 2023
4ème de couverture:
Je ne suis pas certaine d’avoir pleinement saisi ce qui m’est arrivé, ni ce qui m’a conduite à agir comme je l’ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. À d’autres moments, je me vois comme un monstre, une créature que je ne reconnais pas, qui m’aurait possédée dans un instant de vulnérabilité. Mais je crois que cette image vient du regard des autres.
J’ai fait ce que je pouvais.
Il n’y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais, c’est que je vous dois les faits. Je vais donc m’attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m’emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M. «
Mon avis:
Ce roman aborde le deuil d’un angle inédit et rarement abordé dans les romans, celui de la maîtresse.
Un femme, en week-end avec son amant, va découvrir le corps sans vie de celui-ci et ne pourra se résoudre à le laisser partir en prévenant les autorités et ses proches. Elle commence donc à écrire des lettres à la femme de son amant, lui révélant l’amour qu’elle porte à son mari et la détresse et la peine qui l’accablent.
C’est un roman sur un amour impossible à vivre au grand jour et donc vécu avec une intensité sans pareille.
La narratrice est une femme libre (elle est divorcée et son fils unique est grand) qui pourrait avoir n’importe quel homme mais non, c’est M. qu’elle veut. M. qu’elle sait ne pas être libre. M. qui ne lui a jamais rien promis et qui ne quittera jamais sa femme et son petit confort pour elle. Pour ne surtout pas le perdre, elle lui fait croire que cette situation lui convient, alors qu’elle rêverait de tellement plus. Même si elle essaie de se persuader du contraire, être « la légitime » lui plairait énormément, elle qui aime tout de lui et qui passe finalement si peu de temps avec. Dans un sens, elle idéalise cet amour car quand celui-ci n’a jamais été terni par la routine.
La narratrice relève également sans pitié les petites mesquineries que se font subir les conjoints au quotidien, les couples étant souvent mis à mal avec la venue des enfants. En effet, le fait de fonder une famille met encore plus en exergue les disparités au sein du couple surtout pour tout ce qui est la répartition des tâches.
Au fond je ne sais rien. Rien de ce que vous avez ressenti quand l’homme que vous aimiez, qui vous avait tout promis, avec lequel vous aviez connu mille étreintes, avec lequel vous avez décidé d’avoir un enfant, cet homme qui a dû pleurer de bonheur sur votre corps, quand il s’est mis à vous appeler par votre prénom, quand son regard s’est éteint, quand vous avez fini par comprendre qu’une partie de votre histoire était terminée, ou morte, ou, si on veut utiliser un terme plus optimiste, s’était transformée. Il y aune part de transformation dans les histoires d’amour, j’en suis certaine, mais le désir qui meurt, c’est le désir qui meut. Point.
Reste, d’Adeline Dieudonné, pages 30-31
Les mots d’Adeline Dieudonné sont soigneusement choisis et très poétiques. Il y a un peu de « la vraie vie » dans ce 3ème roman dans le sens que l’autrice veut choquer avec le postulat un peu glauque du départ, mais ensuite, on découvre un côté très sensible et à fleur de peau de l’autrice ou du moins elle sait insuffler ces sentiments à son héroïne.
J’ai trouvé ce portrait de femme très touchant et terriblement humain.
Un roman d’amour atypique et poignant qui ne laissera personne indifférent.