Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman A prendre ou à laisser de l’autrice Lionel Shriver dont j’avais beaucoup aimé il y a des années le roman choc Il faut qu’on parle de Kevin.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 288 pages
Maison d’édition: Belfond
Date de parution (dans cette édition): 26 janvier 2023
4ème de couverture:
Lionel Shriver met toute son ironie, son acuité et sa tendresse dans cette nouvelle bombe de provocation. Hilarante et touchante, une œuvre explosive doublée d’une réflexion mordante sur notre rapport à la vieillesse et sur l’art délicat de préparer sa sortie.
Pendant dix ans, Kay a assisté son père atteint de la maladie d’Alzheimer. À la mort de ce dernier, le soulagement l’emporte sur la tristesse et une question surgit : comment gérer sa propre fin de vie ?
Une discussion avec son mari Cyril, quelques verres de vin et les voici qui en viennent à nouer un pacte. Certes, ils n’ont que cinquante ans, sont en bonne santé et comptent bien profiter encore de leurs proches, mais pas question de faire peser sur ceux-ci et sur la société leur inéluctable déliquescence. C’est décidé, le jour de leurs quatre-vingts ans, Kay et Cyril partiront ensemble.
Le temps passe et voici qu’arrive la date fatidique.
Une date, douze possibilités et une conclusion : dans la vie, tout est à prendre ou à laisser…
Mon avis:
Un roman à tiroirs sur la vieillesse et la dégénérescence du corps humain. Kay et Cyril, qui ont passé des années à s’occuper de proches malades, on fait un pacte pour le moins étrange. Se suicider le jour de leurs 80 ans, pour partir quand tout va encore bien, sans devenir un poids pour leurs proches.
Des années plus tard, voilà arrivé le moment de passer à l’acte. Cependant, ont-ils vraiment envie de mourir alors qu’ils vont encore très bien ?
L’autrice décide donc de nous offrir 12 variantes où l’on voit tour à tour Cyril partir sans sa femme ou inversément, ou encore des futurs alternatifs plutôt loufoques.
Lionel Shriver dépeint avec brio les petites mesquineries des enfants qui guettent l’héritage et les parents qui essaient toujours de tirer la couverture à eux. (on va bientôt mourir alors claquons tout!)
La mort est un thème universel, qui fait peur, car c’est l’inconnu.
Les personnages de Kay et Cyril sont touchants, qu’ils fassent preuve de courage ou de lâcheté. On les adore et on les déteste tour à tour.
J’ai vu passer suffisamment de patients âgés pour en conclure de façon définitive que très peu d’individus parviennent à maintenir au-delà de l’âge de quatre-vingts ans cette « qualité de vie » considéré comme acquise. Les maladies chroniques commencent à s’additionner. Même si on garde toute sa tête, le corps implose et la vie quotidienne tourne quasi exclusivement autour de la douleur. Chaque année qui passe allonge la liste des gestes qu’on ne peut plus faire. Le monde rétrécit, plus rien de ce qui s’y déroule n’a d’importance, ce qui compte c’est de diminuer la douleur ou, au moins, de ne pas la laisser empirer.
A prendre ou à laisser, de Lionel Shriver, page 23
Un roman drôle et lucide à la fois sur la fin de vie et les diverses issues de celle-ci.
J’ai cependant parfois été un peu perdue avec les retours en arrière car l’autrice ne remonte pas toujours au même moment dans le temps pour construire ses alternatives. Il faut donc bien suivre pour comprendre la temporalité.
Un roman moderne et rafraîchissant, même s’il donne parfois froid dans le dos. L’écriture de Lionel Shriver est incisive, on y retrouve le fiel présent dans ses autres romans. Elle est sans pitié pour ses personnages. J’ai trouvé que ce roman était assez dense, malgré son petit nombre de pages.
Un livre au thème grave abordé avec un humour noir qui vous fera vivre une expérience sans pareille.