Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit La petite fille du passage Ronce d’Esther Senot écrit avec Isabelle Ernot, historienne.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 192 pages
Maison d’édition: Grasset
Date de parution (dans cette édition): 28 avril 2021
4ème de couverture:
« Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d’autres ». Telle a été l’espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Aujourd’hui, sa jeune sœur Esther tient sa promesse.
Dans les années 1930, sa famille fuyant l’antisémitisme polonais, migre vers la France et s’installe passage Ronce, quartier de Belleville. C’est là qu’Esther grandit avec ses cinq frères et sa sœur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d’abord l’arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d’un contrôle d’identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L’enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout.
Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d’honorer la promesse faite à sa sœur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d’Isabelle Ernot, il s’ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa sœur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d’une déambulation sur son chemin d’écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n’existe plus qu’ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.
Mon avis:
La petite fille du passage Ronce est un témoignage poignant et puissant d’une survivante de la Seconde Guerre Mondiale.
Le phrasé est particulier, on a l’impression d’entendre sa voix quand on lit ses mots et cela rend le tout encore plus bouleversant.
Depuis la montée du nazisme et le début de la guerre, elle raconte comment les choses ont imperceptiblement changé au fil des mois, tel un piège se refermant sur sa famille et les autres Juifs établis en France, les empêchant de fuir à temps.
Esther Senot n’est pas une femme de lettres mais elle a dédié sa vie à témoigner dans les écoles de son vécu et de l’horreur qui a décimé sa famille. C’est grâce à l’aide de l’historienne Isabelle Ernot qu’elle a pu mettre sur papier son histoire comme héritage mémoriel.
Durant trois ans, je me suis battue pour survivre. Je me répétais: « Tu es jeune, tu dois vivre, tu vas vivre! »
J’ai survécu et puis j’ai voulu mourir.
La petite fille du passage Ronce, d’Esther Senot, page 11
Le livre est parsemé de photos d’époque qui donnent encore plus d’impact aux mots. En effet, comment ces personnes souriantes, qui croquaient la vie à pleine dents, on pu être effacées du tableau si rapidement et d’une façon si effroyable par les SS ? Comment survit-on au massacre de notre famille?
Esther Senot est une survivante mais surtout c’est une femme courageuse qui, enfant, avait fait une promesse à sa sœur Fanny, décédée dans les camps. La promesse – si elle s’en sortait – de témoigner et de raconter leur histoire. Pour ne jamais oublier.
Promesse tenue.