Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Les âmes grises de l’auteur Philippe Claudel.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 286 pages
Maison d’édition: Le livre de poche
Date de parution (dans cette édition): 28 février 2006
4ème de couverture:
« Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s’étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu’ils soufflaient l’air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, des oies balourdes traçaient des cercles. Elles semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s’effilocher. On n’entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé.
« C’est peut-être enfin la paix… hasarda Grosspeil.
– La paix mon os !» lui lança son collègue qui rabattit la laine trempée sur le corps de la fillette. »
Mon avis:
Ce livre est plongé dans une ambiance brumeuse, humide et froide.
Son rythme est lent, le romancier prend tout son temps pour poser les bases de son intrigue, il insère insidieusement des éléments ou indices. L’écriture va droit au but, sans fioritures. L’auteur ne s’encombre pas non plus de dialogues inutiles, cela créé vraiment un rythme de lecture particulier. On savoure chaque phrase, chaque mot utilisé exactement à la bonne place.
Ce n’est pas un policier ni un thriller à proprement parlé, même si il y a un meurtre et une enquête. Au début, on sait très peu de choses du narrateur, on ne sait même pas qui il est, on le comprend peu à peu au fil des pages. C’est un procédé littéraire assez unique.
Ce roman est un miroir grossissant de toute la misère et la tristesse humaine. Finalement, personne n’est vraiment tout blanc ou tout noir, d’où le titre si bien trouvé et ce passage (entre autres) qui a résonné particulièrement en moi:
« Les salauds, les saints, j’en ai jamais vu. Rien n’est ni tout noir, ni tout blanc, c’est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c’est pareil… T’es une âme grise, joliment grise, comme nous tous… »
Les âmes grises de Philippe Claudel, page 134
Bref, un roman qui laisse un arrière-goût doux-amer et qui comme vous l’aurez compris a su me toucher. Je le garderai précieusement dans ma bibliothèque pour une future relecture.