Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman L’enfant de la prochaine aurore de l’autrice Louise Erdrich.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 416 pages
Maison d’édition: Albin Michel
Date de parution (dans cette édition): 6 janvier 2021
4ème de couverture:
Notre monde touche à sa fin. Dans le sillage d’une apocalypse biologique, l’évolution des espèces s’est brutalement arrêtée, et les États-Unis sont désormais sous la coupe d’un gouvernement religieux et totalitaire qui impose aux femmes enceintes de se signaler. C’est dans ce contexte que Cedar Hawk Songmaker, une jeune Indienne adoptée à la naissance par un couple de Blancs de Minneapolis, apprend qu’elle attend un enfant. Déterminée à protéger son bébé coûte que coûte, elle se lance dans une fuite éperdue, espérant trouver un lieu sûr où se réfugier. Se sachant menacée, elle se lance dans une fuite éperdue, déterminée à protéger son bébé coûte que coûte.
Renouvelant de manière saisissante l’univers de l’auteure de LaRose et Dans le silence du vent, le nouveau roman de Louise Erdrich nous entraîne bien au-delà de la fiction, dans un futur effrayant où les notions de liberté et de procréation sont des armes politiques. En écho à La Servante écarlate de Margaret Atwood, ce récit aux allures de fable orwellienne nous rappelle la puissance de l’imagination, clé d’interprétation d’un réel qui nous dépasse.
Mon avis:
Il s’agit là d’une sorte de dystopie où notre monde est en péril par le manque de fertilité des femmes. En effet, peu d’enfants naissent « normaux » et les femmes enceintes sont vivement recherchées et enfermées dans des hôpitaux pour qu’on s’empare de leurs nouveaux-nés.
Cedar Hawk Songmaker est une jeune femme – adoptée quand elle était toute petite – à la recherche de ses parents biologiques pour pouvoir en apprendre plus sur ses origines amérindiennes. Elle est enceinte et le fait de devenir bientôt maman lui donne encore plus envie de comprendre ses racines et les raisons qui ont poussé ses « vrais » parents à la donner à l’adoption. Elle ressent un urgent et vif besoin d’appartenance, le besoin de se rattacher à ses racines.
Alors quand le monde commence à tourner au chaos et que les femmes enceintes sont pourchassées, Cedar s’enfuit et part à la recherche de ses origines.
Le roman est narré par Cedar, par le prisme d’un journal intime adressé à son bébé.
J’ai trouvé cette narration très rythmée et j’ai aimé la façon qu’à Cedar de s’exprimer. Elle ne comprend pas tout de suite la gravité de la situation et pense qu’en se cachant cela lui permettra d’échapper aux autorités.
J’ai adoré ce livre car il parle d’amitié, de famille, d’amour filial et de courage.
Louis Erdrich a su mêler aventure, roman familial et dystopie tout en parlant très bien des déviances humaines. Dès qu’il y a de l’argent en jeu, les gens sont prêts à vendre leurs voisins. Elle brosse un portrait très noir de la société telle qu’elle pourrait l’être, tout en faisant des parallèle avec notre actualité.
« Cedar.
– Oui ?
– Est-ce que tu t’es fait vacciner?
– Evidemment. A dix-huit ans. Pour toi, ne pas se faire vacciner était une attitude de classe. Si les grands bourgeois aux idées délirantes peuvent se permettre de céder à leur paranoïa, c’est parce que les masses s’exposent aux prétendus dangers de la vaccination. »
Elle fait mine de ne pas entendre ce qu’elle aurait d’habitude qualifié chez moi de comportement odieux, et reste plantée là sous le coup du soulagement.
« Tu ne me l’as jamais dit!
– Ben, pfou, je ne voulais pas te mettre en colère.
– Ah mon coeur, je suis tellement contente. Je suis tellement soulagée. »
(…)
« tu devrais te faire piquer contre le tétanos. Le vaccin agit pendant dix ans. C’est une sale façon de mourir.
– Oui, oui, Cedar, c’est promis, quoique je ne pense pas qu’attraper le tétanos devienne le problème numéro un.
– Le choléra, alors?
– Non, la reproduction. »
L’enfant de la prochaine aurore de Louise Erdrich, pages 98-99
De plus, cette société pas si lointaine de la nôtre où les femmes ne sont plus maîtresses de leur corps, on où instrumentalise leur corps, fait penser par bien des aspects à la Servante Ecarlate de Margaret Atwood, bien que je ne l’aie pas encore lu.
Cedar, portée par l’amour qu’elle porte déjà à son bébé fait preuve d’un courage et d’une férocité sans égale quand elle sent que la vie de son (futur) enfant est menacée.
Cedar est une jeune femme attachante, intelligente et maline. Elle aime beaucoup ses parents adoptifs et apprécie que ceux-ci ne lui aient jamais menti sur ses vraies origines.
Louis Erdrich a su rendre tous les personnages, même secondaires, attachants. On a envie qu’ils s’en sortent.
Ce roman est plutôt pessimiste sur l’avenir tout en délivrant tout de même un faible message d’espoir. Je dois avouer que la fin m’a surprise mais elle est dans l’ordre des choses.
Un roman qui fait réfléchir à l’avenir de notre planète et à notre avenir … angoissant mais essentiel.