Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Heimska, la stupidité, de l’auteur islandais Eirikur Örn Norddahl (désolée je ne sais pas comment faire les accents islandais) dont j’avais adoré Illska, le mal, il y a de cela quelques années maintenant. J’avais cependant été un peu déçue de Gaeska, que j’ai chroniqué il y a quelques semaines.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon Instagram.
Nombre de pages: 160 pages
Maison d’édition: Métailié
Date de parution (dans cette édition): 5 janvier 2017
4ème de couverture:
Futur proche, bienvenue dans la surVeillance : les caméras sont partout, impossible de se déconnecter. Au royaume de la transparence, tout ce qui est caché est suspect.
Áki et Lenita viennent de se séparer et se vengent par personnes interposées en se livrant à toutes sortes d’expériences sexuelles sous l’œil attentif des webcams. Tous deux écrivains, ils achèvent chacun leur roman. Un roman unique. qui fera date.
À Isafjördur, le soleil de minuit commence à pâlir et les mystérieuses coupures d’électricité se multiplient, privant les habitants des joies du voyeurisme ; un groupe d’étudiants en arts squatte une ancienne usine de crevettes en cultivant des projets louches ; les autorités sévissent, pas toujours raisonnables.
Dystopie contemporaine, Heimska est une satire vibrante de notre addiction à la vie des autres, de notre obsession de la transparence, de notre vanité sans bornes. Norðdahl passe le monde à la moulinette : l’art, l’amour et la politique sont autant d’illusions narcissiques qu’il convient de déboulonner, brillamment, avec une joie féroce.
Mon avis:
L’auteur nous sert encore une fois (après Gaeska) une sorte de dystopie un peu dérangeante, où tout le monde est filmé en permanence et peut être épié par d’autres personnes.
Les gens sont donc presque toujours en représentation et perdent en spontanéité. Aki et Lenita sont écrivains tous les deux et sont mariés. Ils écrivent tous les deux un nouveau roman. Lorsqu’ils le terminent, ils se rendent compte que tous les deux mettent en scène un personnage principal du nom d’Ahmed et que leurs histoires sont peu ou prou similaires.
Evidemment, comme tous les deux sont des auteurs à succès, ils se font publier en même temps et le scandale du plagiat éclate après coup. Mais qui a copié sur qui ? Est-ce qu’à force de vivre ensemble, ils ont développé les mêmes idées au point d’avoir la même idée de livre ? Ou bien l’un ou l’autre a parlé de son livre à sa moitié et cela l’a influencé(e) dans l’écriture de son propre roman?
A partir de là, la séparation est inévitable. Ils commencent donc à se tromper par caméra interposées pour faire du mal à l’autre.
J’ai trouvé les personnages de ce roman peu attachants, je les ai trouvé trop butés dans leurs idées et un peu trop naïfs. Tout le monde se sert d’eux et ils ne voient rien, en particulier Aki.
On se rend compte que dans un monde hyper connecté on perd finalement les liens qui nous rattachent aux autres. Seuls derrières nos écrans, on perd la notion de ce qui est bien ou mal. On est esclaves du « tout, tout de suite ».
Certains passages sont vraiment bons et font vraiment réfléchir à notre monde (car sous couvert de dystopie, l’auteur fait un parallèle avec notre propre réalité) et d’autres étaient trop brouillons ou précipités, me faisant perdre le fil du roman.
Bref, un roman intéressant mais qui aurait gagné à être moins fouillis, un peu la même chose que pour Gaeska, la bonté.
L’écriture d’Eirikur Örn Norddhal est toujours aussi incisive et j’aime toujours autant sa façon impitoyable de décrire notre monde et les petites mesquineries ordinaires.
Je m’obstine donc avec cet auteur (il ne peut quand même pas n’avoir écrit qu’un seul super bon livre??) et j’ai acheté il y a quelques semaines son dernier roman, Troll, que je me réjouis de commencer.