Entre filles: hygiène intime et développement durable #5 Les culottes absorbe-règles

Publié le 04 mars 2021 par Lolalovesbeauty

Je suis assez fière d’une chose, j’ai l’impression que je fais partie des bloggueuses-pionnières à avoir abordé le sujet des « ragnouttes clean » avec des articles variés sur des cups et protèges culottes lavables, et d’ailleurs ces articles sont largement consultés depuis que ce mouvement s’est démocratisé. Je vais donc continuer dans cette lignée puisque de mon côté ça fait maintenant plusieurs années que je n’ai pas utilisé de protections jetables.

Au moment même où une nouvelle vient révolutionner le quotidien de nombreuses femmes, enfin en France en 2021, la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites pour les femmes précaires (étudiantes, sans abris…), à débuter en septembre et pour la somme d’un million d’euros investis, un autre constat alarmant, celui que représente les déchets des protections jetables dans le monde, et ce depuis des années/décennies. Encore une mise en lumière des incohérences de notre société, dans un monde où nous avons comme devoir de « faire attention à notre planète« , des décisions sont prises sans vraiment aller assez loin dans la réflexion et la pérennité des choix. La question de l’éco-gestion de nos déchets, et des déchets menstruels, aurait à mon sens du être au centre de la réflexion autour de la gratuité de ces produits. Tant de marques engagées proposent « un produit acheté un produit offert à une personne qui en a besoin », pourquoi ne pas le faire ainsi? Et faire financer des protections durables et réutilisables à des femmes qui en ont besoin par d’autres femmes, par esprit de solidarité, plutôt que par l »Etat qui lance le programme « en test », soit sans aucune assurance de pérennité de cette action.

Quelques chiffres:

En France, nous concernant, les femmes de 13 à 50 ans utilisent en moyenne 290 protections par an (serviette hygiéniques, tampons…) pendant leur cycle, soit à l’échelle d’une vie 11  000 produits pour une moyenne de 38 ans de « vie fertile ». Aux Etats-Unis, une femme peut générer jusqu’à 150kg de déchets menstruels au cours de sa vie, et cela ne représente « que » 0.5% du total de ses déchets personnels. Les déchets menstruels sont un véritable problème écologique, puisque ils ont une composition riche en plastique, et cette matière met 500 à 800 ans à se décomposer, dans 7 siècles encore, nous aurons donc toujours des tonnes de déchets menstruels sur Terre. En plus de cela, ces protections jetables sont composées de substances nocives et indésirables, tant pour la santé que l’environnement: dioxines, phtalates, glyphosate, chlore, même si vous achetez du bio. Chaque année, environ 45 milliards de serviettes hygiéniques sont jetées. 

Du coup, à ma petite échelle, cela fait plusieurs années que j’ai à cœur d’éviter de polluer avec mes déchets menstruels, et je me rends compte que nous sommes nombreuses à aller dans une direction plus clean, lorsque nous le pouvons. Beaucoup pensent que de passer au clean coûte cher, c’est relativement faux. Il y a certes un investissement de départ, mais très rapidement amorti, en moins d’un an, votre cup ou votre lot de culottes absorbe règles et déjà amorti vs l’achat mensuel de protections jetables (et polluantes, pour rappel!), et si toutefois un moyen d’aller vers de la solidarité existait, je pense que nous serions nombreuses à mettre la main au porte-monnaie pour aider une autre femme à financer ses protections durables, je me répète, mais je crois profondément que c’est une solution à envisager. Du coup, si on parle coût, oui, s’équiper représente un petit investissement de départ. 

Et donc, après avoir acheté des protections hygiéniques lavables (article ici), des cups (articles ici, ici et ici), je me suis lancée dans la grande mode (et on en voit fleurir dans tous les sens!) des culottes menstruelles lavables. J’ai choisi ce type de protection pour la simple et bonnes raison qu’il n’y a pas de contrainte, et qu’on oublie totalement ses ragnouttes, qu’on a rien inséré en soi d’invasif – même si je reste très attachée à mes coupes menstruelles – qui restent beaucoup plus pratique en voyage ou en déplacement, on la rince, on la fait bouillir et le tour est joué. Mais la culotte, j’ai trouvé vraiment ça révolutionnaire. Même si ma grand mère m’a fait savoir qu’il y a des années, c’était comme ça que ça fonctionnait déjà, et qu’elle même avait utilisé des protections lavables dans sa vie. Comme quoi la révolution se trouve parfois dans le passé!

J’ai longtemps lorgné sur les superbes modèles de chez Thinx, mais j’avais tout de même envie de rentrer dans mon budget sachant que je suis déjà pas mal équipée, j’ai donc acheté chez Blinx, 2 sets de 3 culottes, et sur un autre site pour des culottes plus colorées que j’ai trouvé en ligne également.

Oui, j’aurais aimé consommer français, mais pour le test, et comme je n’étais pas sûre de conserver cette pratique vs ma coupe + les protections lavables, j’ai préféré débuter à l’économie avec des lots de culottes à prix raisonnables. Pas super cocorico de ma part, mais une culotte « made in France » coûte entre 20 et 35€ à l’unité, chez Fempo, Blooming, la Culotte Parisienne, Elia Lingerie, ou encore Pourprées pour ne citer qu’elles, et bien entendu, lorsqu’on a son cycle, on ne garde pas la même culotte pendant 5 jours, il faut donc en avoir plusieurs (de mon côté 2 par jour, une pour la journée et une pour la nuit) pour pouvoir faire un roulement. Le système de lot à 3 culottes est à mon sens idéal, surtout pour se créer sa routine de base, qu’on peut enrichir avec de nouveaux modèles au fil du temps.

J’ai donc commencé avec le lot de chez Blinx, avec leur classique lot de 3 Marianne (ici) que je me suis racheté 2 fois. Ils débutent au 36, et avec mon petit 34, j’ai eu peur que ça soit grand, que ça baille, que ça fuite, et pas du tout! Cette espèce de grosse culotte doublée, noire, avec un petit jeu de dentelle ressemble juste à une culotte « un peu plus épaisse ». Si mon copain la reconnait à chaque fois – surtout que je l’ai du coup en 6 exemplaires – et que j’ai toujours droit à un petit doux, je la trouve personnellement esthétique, agréable à porter, et surtout, d’une facilité d’entretien extraordinaire. Chaque culotte doit être lavée, éventuellement laissée à tremper pour la faire dégorger, puis en machine avec le reste, le fait qu’elle soit noire permet une praticité à toute épreuve, à l’instar de la majorité des protections lavables qui sont blanches ou claires (pourquoi??). 

Le lot plus coloré est beaucoup plus léger, l’intérieur est en coton gris (là aussi, pourquoi pas noir??), et elles sont plus « respirantes » pour l’été, mais dans tous les cas, on l’oublie facilement, même si elle est plus épaisse qu’une culotte en coton classique. 

Je n’ai jamais eu de fuite, ni senti que ma culotte était « pleine », ni eu d’odeur, ni de tâche impossible à faire partir, ni aucun désagrément! C’est vraiment un principe révolutionnaire, ces culottes sont vraiment les reines de la culotte, increvables, capables de résister vraiment à tout.

Aujourd’hui, j’utilise encore tous mon attirail de règles clean: la culotte pour le quotidien quand je suis chez moi et que je peux la rincer chaque jour, la coupe menstruelle qui me permet d’être libre quand je pars en vacances/que j’ai une activité sportive/que je ne suis pas chez moi, et les protections lavables que j’ai viennent désormais en complément de ces culottes. Elles tiennent bien les lavages depuis plus d’un an, et mettent en revanche 2 à 3 jours à bien sécher vu leur épaisseur.

Je ne reviendrais en arrière pour rien au monde.

Et vous, avez-vous essayé les culottes menstruelles?

éé