Comment et pourquoi je suis devenue végétarienne #temoignage

Publié le 11 juillet 2017 par Lesenviesdegeorgette @annsod

Voilà maintenant 2 ans que je ne mange plus du tout de viande !
Cela faisait plus d’une dizaine d’années que j’étais, pour des raisons écologique et morales, ce que l’on appelle flexi-végétarienne; c’est à dire que j’avais réduit considérablement mon apport en viande sans l’avoir réellement arrêté, en passant parfois par des périodes de végétarisme total, de pesco-végétarisme, de « je ne mange pas les bébés des animaux »,  ou même de « je ne mange que la viande de petits producteurs locaux »… bref, je savais que mon alimentation ne me convenait pas, qu’il y avait quelque chose qui clochait, mais je ne savais pas vraiment quoi ni par quel bout m’y prendre !

Puis, après blogtrip Weleda en Allemagne avec Eleusis & Megara, et un long voyage en train à papoter ouvertement et sans jugement de végétarisme, des animaux en général, tout s’est éclairé. On peut dire que Laëtitia (Eleusis & Megara) m’a ouvert les yeux et a changé une grande partie de ma vie ❤ (surement qu’elle ne s’en est même pas rendu compte en plus !!!).

Voici donc une partie de mon raisonnement… bien sûr c’est plus complexe dans ma tête mais j’ai essayé de le synthétiser (prenez un café car c’est assez long )

Manger du chien c’est mal. Manger du porc c’est la vie !

Un jour, je me suis juste posée la question de mon rapport avec les animaux, de la logique de mes démarches à choisir des produits cosmétiques cruelty free, vegan… si derrière je m’enfilais un steak…
Autre exemple, comme beaucoup en Europe, je trouvais ça absolument hallucinant qu’en Chine on mange les chiens… Quand je vois sur Facebook les commentaires de certains, le jugement est parfois très virulent ! Mais je suis sûre qu’en Inde, les abattoirs français de vaches nous font passer pour des sauvages…
En quoi c’était moins pire de manger du porc, du bœuf ou même de l’agneau plutôt qu’un chien ? Parce que ces animaux ne rentrent pas dans notre « foyer » (sauf si on s’appelle Georges Clooney !) ? Parce qu’on ne dort pas avec eux ? qu’ils ne sont pas les « meilleurs amis de l’homme » ? qu’on ne leur donne pas de nom ?

Découverte du spécisme

C’est ce que l’on appelle le « spécisme« , c’est à dire que l’on pense que certains animaux sont plus importants, ou on plus de droits, que d’autres… C’est ainsi que l’on a souvent des personnes qui disent ne pas manger de lapin car ils en ont eu un petit, de cheval car ils en montent tous les weekends et que c’est trop bizarre de manger un animal avec lequel on évolue.
Mais du coup, le petit agneau tout mignon qui ne demande qu’à avoir des câlins, on s’en bat les steaks (c’est le cas de le dire ?!).

Bref. Tout cela n’avait pas encore réussi à me convaincre même si, déjà, ça avait fait stopper pas mal de mes pulsions de cheese-burger à Mac Do.

J’ai commencé à me documenter, à regarder avec un œil plus critique le monde agro-alimentaire qui m’entourait, regarder des documentaires sur les abattoirs…

Une vie qui me ressemble : pas celle que la société m’impose

Puis j’ai analysé ma vie, l’éducation que j’ai reçue et même si je n’ai pas à me plaindre car mes parents sont formidables et m’ont tout donné, cette vie ne me ressemblait pas. Ma vie était calquée sur la leur, celle que la société nous a imposé depuis des années, je n’avais pas MA propre personnalité. La nourriture faisant partie intégrante de tout cela.

Recopier les enseignements reçus toute sa vie par ses parents, c’est plutôt normal. Mais devenir adulte, c’est aussi en tirer des leçons et développer sa propre personnalité. Faire ses propres choix.

Passer de « j’adore la viande » à « je ne mange plus de viande » ?

Il faut savoir que je viens d’une famille chtis, « d’un ch’nord de la France », avec une mère qui a grandit à la campagne… petite je déplumais moi-même les poules qu’on allait chercher à la ferme, j’ai appris à vider les poissons, les poulets, enlever leurs vicaires. Bref, la viande morte ne me faisait pas peur !
Et le pire de tout, c’est que j’adorais ça ! Les barbec’ en famille, les ragouts de mouton de mamie Georgette, les rôties de dinde de mamie Odette, le foie gras et le pâté maison de Thomas (c’est d’ailleurs je crois l’un des derniers bouts de viande que j’ai mangé !)…
Chez moi, un repas sans viande ou poisson était un repas incomplet.
Chez moi, ne pas manger de viande pendant une semaine c’était forcément être en carence alimentaire.
Bref, clairement, la viande dans ma famille c’était sacré, j’adorais ça et je ne pensais pas pouvoir m’en passer !

Mais je crois que jusque là, même si j’avais eu l’occasion de dépiauter moi même un animal mort, je pense que j’étais dans une sorte « d’hypocrisie » envers les animaux. Je me mentais à moi même… une partie de moi se disait que la viande c’était normal de la manger, que l’humain en mangeait depuis toujours, qu’il nous en fallait pour être en bonne santé…  Cette partie de moi me forçait à ne PAS penser que là, dans mon assiette, c’était un animal mort. Un animal vivant, qu’on a tué, cuit, et mis dans mon assiette pour que moi, je le mange.
Est-ce que j’aurai été capable, si l’industrie agro-alimentaire ne l’avait pas fait à ma place, de tuer cet animal moi-même ? Clairement, NON. Et c’est de là que tout est parti.

Si je n’étais pas capable de tuer moi-même un animal pour le manger, c’est que je ne devais pas le manger.

Je me suis écoutée, mon empathie envers les animaux à pris le dessus, et le constat était clair : j’étais incapable de faire du mal à un animal. Et, dans mon raisonnement, c’est absolument illogique et hypocrite de le manger derrière !

Donner le couteau à quelqu’un d’autres pour qu’il fasse le sale boulot à ma place, cela ne me rendait pas moins innocente.

A cela s’est ajouté la façon donc les animaux sont mis à mort dans les abattoirs, le stress et l’enfer qu’ils subissent… C’est juste cruel et totalement inhumain. NON, je ne voulais plus manger d’animaux morts alors qu’aujourd’hui, il est très facile de remplacer la viande dans notre assiette.

Du coup, j’ai arrêté d’en manger.

Si j’ai eu cette période où c’était très compliqué de parler de cela avec des non-végétariens, aujourd’hui je suis plus détendue et c’est aussi pour cela que j’en parle ENFIN ici.

En effet, j’ai plutôt eu l’habitude d’être assez ouverte sur pas mal de sujets; quand je n’étais pas végétarienne, jamais cela me serait venue à l’esprit de me moquer d’un végétarien ou de critiquer son mode de vie. Du coup, j’étais totalement sur la défensive quand certains de mes collègues se mettaient à critiquer mon choix.
On m’a quand même sortie que je faisais partie d’une secte et qu’on m’avait retourné le cerveau… !

Aujourd’hui, je pense quand même réussir à en parler ouvertement, sans jugement, comme l’a fait Laëtitia (Eleusis & Megara) avec moi.

Le mieux est l’ennemi du bien : c’est votre assiette pas celle du voisin !

Ce message s’adresse aussi bien aux végétariens qu’aux non-végétariens.
L’une des choses que je voudrais ajouter avant de conclure, c’est qu’il est inutile de se foutre la pression ou de foutre la pression aux autres.

J’avoue que lorsque j’ai décidé d’arrêter totalement la viande, je critiquais facilement les choix de mes potes non végétariens en essayant de les faire culpabiliser sur le fait qu’ils avaient un animal mort dans leur assiette… Grosse ERREUR de ma part, en plus de les brusquer, ça finissait souvent en débat sans fin… totalement stérile ! (depuis, il est interdit de parler de végétarisme à table à mon boulot !!!! )

Et si on commençait à être bienveillant ?

J’en ai un peu marre d’entendre ou de faire « la police du végétarisme », c’est à dire que pendant près de 10 ans j’ai réduit mon apport sans être végétarienne. Ma phrase type était « si je peux, je préfère éviter de consommer de la viande ».
Dés que quelqu’un me voyait manger un bout de viande, j’avais le droit à une remarque méprisante « aaaah tu vois t’arrives pas à resister », « aaaah ils sont où tout tes beaux principes », et ce genre de phrases ne venaient pas non plus que des personnes non-veggie, certains de mes potes végétariens se permettaient de me juger et de me dire que je devais avoir honte de manger un animal mort, que je les décevais… alors que nul part je ne m’étais proclamée végétarienne à l’époque, et quand bien même, qu-est-ce que ça pouvait bien leur faire ?! J’avais ma conscience et c’était mon problème non ?
Forcément, je me cherchais et personne n’arrivait à me suivre et j’ai eu un ras le bol total du regard des autres sur mon assiette.

Le mieux est l’ennemi du bien, pour moi cette phrase est clairement MA phrase.
On se dit que pour faire au mieux, il faudrait être 100% végétarien, ou même végan ce qui tombe sous le sens, mais si on y arrive pas, on baisse les bras et on ne fait plus aucun effort. C’est pour moi ce qu’il s’est passé, et c’est NUL !!!
Réduire son apport en viande c’est déjà bien, et après, chacun va à son rythme vers ce qu’il a envie, vers ce qu’il pense être le mieux. Changer son alimentation ne se fait pas en un jour, moi ça m’a pris prés de 10 ans (bon logiquement ça va quand même un peu plus vite hein !!!)

Mini-point sur mon alimentation d’aujourd’hui

D’ailleurs, si on y regarde de prés, mon alimentation est trop chelou et est loin d’être encore un modèle cruelty-free…
– Mes petits dej’ sont généralement végétaliens : laits végétaux, graines de chia, muesli et fruits… (des exemples de mes petits dej sur mon Instagram)
– Les repas du midi ou du soir, chez moi sont tous végétariens… voire végétaliens quand je peux !
– Mais quand je sors je suis plutôt dans le « flexi-pesco-végétarisme » (j’invente des mots !!!), c’est à dire que je ne mange plus du tout de viande, dans aucun cas de figure.. et je n’accepte pas non plus les plats où je devrais trier. Cependant, il m’arrive encore de manger du poisson ou des fruits de mer quand je suis à l’extérieur et que je n’ai pas d’autres choix. Mais cela reste plutôt rare (un reste de spécisme certainement et du poids de la société !!!), je dirais 1 ou 2 fois par mois.

Je sais que ce dernier point va évoluer vers l’arrêt total, mais je fais comme je le sens, sans me forcer… et entendre des remarques négatives là-dessus ne pourraient faire que me gonfler plutôt que de me motiver à tendre vers le 100% végétarien 365 jours de l’année (voire vers le végétalien !) !

Je tiens à préciser enfin que depuis que je suis végétarienne, mon médecin m’a fait je ne sais combien de prises de sang et rien à signaler. Si… mes soucis de santé ont totalement disparus et je trouve mes assiettes bien plus garnies qu’avant !!! Je découvre également beaucoup d’aliments longtemps boudés qui sont des mines d’or nutritionnelles

Je pense que je ferais plusieurs articles, notamment celui des difficultés rencontrés, mais aussi de toutes ces bonnes raisons qui m’ont convaincu que c’était le meilleur choix que j’ai fait dans ma vie, de ce qu’il y a dans mon assiette, etc… Bien sûr, si vous avez des questions, ou des envies d’articles spécifiques sur le sujet, n’hésitez pas !

Enfin, je vous invite fortement à lire l’article de ma copine Laëtitia « 10 mauvais arguments contre le végétarisme« , qui est très complet ET avec des sources… et également, si vous êtes abonné à Netflix, n’hésitez pas à regarder le film Okja

Je vous remercie d’avoir tenu la lecture jusqu’à la fin. La discussion est ouverte si elle reste bienveillante .

Edit : quelques vidéos et docs que j’avais trouvé très intéressantes lorsque je cherchais des réponses… :
Discours de Gary Yourofsky qui est vraiment à voir –  Cowspiracy sur Netflix (trailer) – des interviews de Aymeric Caron – l’association L214 – émission Adieu à la viande sur Infrarouge, etc… 

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