Il y a deux mois je sautais le pas. Il y a deux mois, j’ai tourné une page que je ne pensais pas pouvoir tourner un jour. Ça faisait beaucoup trop longtemps que ça durait. Beaucoup trop longtemps que… je fumais. Je sais, ce n’est pas bien ahah c’est d’ailleurs pour cela que j’ai voulu y mettre un terme. En tant que fumeur on est bien entendu au courant que c’est mal pour notre santé, notre entourage, notre budget… Tout ça, personne ne nous l’apprend. L’addiction est parfois trop forte. Ah ça ! Pour avoir de la volonté, j’en ai, mais lorsqu’il s’agissait de la cigarette, il n’y avait plus personne. Plusieurs fois on m’a dit « Clémentine, tu as été si forte pour toutes tes opérations et là tu te laisses dominer par cette merde ». Je le savais et au fond de moi, comme pour beaucoup de fumeurs, j’avais honte. Seulement voilà, aujourd’hui vous le remarquez… je parle, j’écris en employant le passé et j’en suis plus que fière. Je vous raconte aujourd’hui mon expérience avec la cigarette, 10 ans de tabac et 1h pour tout arrêter.

Le déclic
Vous connaissez sûrement ce moment chez le médecin où l’angoisse monte lorsqu’il veut écouter vos poumons, lorsque vous passez une radio ou tout simplement lorsque votre toux est un peu plus intense et grasse. Ces moments je les redoutaient avec angoisse jusqu’au jour où l’un d’entre eux est arrivé. Cette phrase horrible « J’entends un petit bruit sur votre poumon gauche ». Et là plusieurs sentiments se mélangent. La peur bien sûr, puis la tristesse et très vite, la colère. L’envie de remonter le temps, les questionnements et les fameux « et si… » qui n’arrangent rien.

« Pourquoi je me suis fait entrainer là-dedans ? »
« Pour faire comme tous le monde, sérieusement Clem ? »
« Tu n’en avais pas besoin et tu l’as fait, comme eux. »
« Ah! Tu voulais être sociable, tu l’as eu, mais à quel prix ? Celui de ta santé ? »

Fort heureusement le résultat est arrivé négatif. RAS. On pourrait croire à un soulagement et ce fût le cas, très brièvement. Seulement voilà, je savais que ça n’allait pas s’arrêter là et il était hors de question de revivre cet horrible moment, ce dégoût, cette angoisse. Il fallait que je remédie à cette situation le plus vite possible.

Les précédents essais…
… ont tous été des échecs. Chaque journée sans tabac me rendait affreusement malade au point de parfois devoir me rendre aux Urgences. Ce pourcentage minime et parfois inconnu que le tabac fait souffrir, vraiment souffrir. Les patchs, non merci. Je ne voulais pas soigner le mal par le mal. Et là, une discussion va tout changer.

« Tu connais l’hypnose ? »
« Les résultats sont là ! Plus de 72% de réussite en une ou deux séance(s) »
« Franchement Clem pour 80€ tu pourrais économiser ce que tu mets dans chaque paquet… »
« Tente tu n’as rien à perdre, au contraire »

Et c’est cette phrase qui m’a décidé. Finalement j’avais peur de quoi ?
Peur d’arrêter la cigarette ? Peut-être un peu oui. Peur que ça ne marche pas ? Ou peur de mourir ?

Vos paupières sont lourdes…
Rendez-vous le 26 janvier 2017 à 15h chez un hypno-thérapeute de Lyon. En compagnie de Camille, je fume donc ce qui sera ma dernière cigarette. Le cabinet est accueillant, rassurant (et c’est important croyez moi). L’hypnotiseur l’est également. Nous discutons de mon envie d’arrêter, du pourquoi, depuis quand etc. Puis commence la séance. Loin de ressembler à ce que l’on est habitué de voir à la télé, ici tout est une question de relaxation. D’un naturel stressé, je ne me laisse relaxer que très rarement et pourtant petit à petit, je me sens flotter, comme dans un rêve avec la sensation étrange, d’appartenir à cette pièce. J’entends les voitures, sa voix, mais je me laisse aller à ses instructions. Je me souviens de quelques « exercices », à peine, comme lorsque l’on se réveille. Une table sur laquelle est posée une cigarette. Celle-ci roule jusqu’au bord. À vous de voir si vous souhaitez la rattraper ou la laisser tomber. Bien sûr la métaphore est assez légère, mais peut importe. Il s’agit de faire travailler son inconscient sans s’en rendre compte. Le temps passe et j’ouvre enfin les yeux.

Différente ? Au premier abord, non. Un peu vaseuse, légèrement dans les vapes, mais rien de plus.
« Savez-vous combien de temps ça a duré ?
— Non… enfin, je dirai 15-20 minutes…
— Disons plutôt une bonne heure »
Je retiendrai une phrase marquante.
« Vous allez sûrement vouloir vous projeter dans le futur. 1 semaine, 1 mois, 1 an. Ne le faites pas. Nous sommes ensemble dans cette pièce depuis 1 heure et vous n’avez pas fumé. 1h c’est énorme soyez fière de vous. Lorsque vous dormez vous pouvez vous passer de fumer pendant 8 heures ou plus et c’est déjà incroyable. »

La nouvelle vie
En sortant du cabinet, Camille s’allume une clope (ahah, sympa la cop’s) et moi… non.
J’y pense oui, un peu, mais je ne le fais pas et j’y vois déjà une grande différence. 2h passent, puis 3, puis 7, puis me voilà à compter mes heures sans tabac avec un sourire qui en dit long et aucun symptôme de manque. Seulement des pensées et de vieilles habitudes. Très vite je remarque que mon sommeil s’améliore, que mon stress diminue et surtout que je gagne du temps. Je faisais parti de ceux qui disaient « une clope ça prend que 3 minutes » et bien c’est impressionnant, mais si on les additionnent ça vous ajoute au moins 1h à votre journée. Aussi, je repoussais très souvent l’arrêt en me disant que ce n’était pas le bon moment or je peux vous l’assurer, il n’y a et n’aura jamais de bon moment. Le seul bon moment c’est quand vous l’aurez décidé. Maintenant ?

Maintenant…
… ça fait 2 mois que je n’ai pas fumé. Ça fait 1 mois et 2 semaines que je n’y pense plus quotidiennement. Je n’y pense d’ailleurs quasiment plus. Alors oui, je suis incommodée par l’odeur, mais ça n’enlève rien à l’aspect social de ma vie ahah. Aujourd’hui je me rends compte que non, ce n’est pas la cigarette qui m’a aidé à gérer mon stress (au contraire elle l’aggravait). Non, la cigarette ne me faisait pas paraître plus « cool ». Maintenant quand je fais une lessive, mes vêtements sentent la lessive, pas la cigarette. Ma bouche sent la menthe, pas la cigarette et mon copain, non-fumeur, me remercie chaque jour d’avoir arrêté de fumer.

En parallèle de ma séance, j’ai aussi lu un livre qui a répondu à toutes mes questions et m’a beaucoup aidé lorsqu’il arrivait que j’ai un doute. « En finir avec la cigarette » de Allen Carr est un excellent livre, une béquille sur laquelle vous vous reposez en cas de risque de rechute. Si besoin d’informations sur l’hypno-thérapeute que je suis allée voir, je serai ravie de vous répondre en commentaire. J’espère de tout coeur que cette méthode, si c’est celle que vous choisissez, fonctionnera aussi bien sur vous. Je suis tout simplement épatée des résultats. Je retrouve ma respiration, le goût, des euros en plus dans mon budget et surtout, c’est le plus important, des minutes de vie.

Merci beaucoup pour votre lecture !
N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul(e)…

Connaissiez-vous l’hypnose ? Avez-vous déjà eu recours à l’hypnose ?
Des bisous ♥