Je suis bordélique.

[Photo : Madaline, 24 ans, Montréal – Crédit : vice.com]

Mood du jour

Voilà, le mot est laché. Bor-dé-lique. Pourtant je suis organisée (il ne faut pas confondre, et puis un bordel est souvent organisé, je me retrouve très bien dans le miens). Sans rire, toutes les photos de tous mes articles sont classées dans des dossiers et sous-dossiers bien spécifiques de mon ordinateur. Idem pour les documents liés à mon boulot. Mon bureau sous Windows – sacrilège, je suis une blogueuse qui ne pratique pas Mac – regroupe différentes icônes par type : anti-virus/anti-malwares, logiciels de retouche photo, lecteurs, dossiers importants… Quant à mes mails, je possède une adresse perso et une adresse « pro » pour le blog dans lesquelles je réorganise mes courriers par catégories : factures soins/make up, factures téléphone, EDF/GDF etc…

Même si ça me fait saliver sur Instagram, je ne suis pas de ces blogueuses vivant dans une déco scandinave immaculée et surexposée avec un tas de carnets aux tons pastels pour organiser chaque faits et gestes quotidiens. Non. Mon organiseur c’est mon ordi. Quand je veux écrire un article, je l’écris. Quand je veux le programmer, je le programme. Et si je veux le noter quelque part, mon agenda me suffit.

Ma vie virtuelle est très bien cadrée, mais dès qu’on s’en éloigne ça dérape !

C’est l’envers du décors. A l’heure où j’écris, j’ai à peine la place de poser mon popotin sur le canapé. J’ai commencé à me remettre en questions : « Comment en es-tu arrivée là? A quel moment ça a dégénéré? Pourquoi n’as-tu pas réagi plus tôt? ». Alors je me suis dit qu’il serait temps de ranger, et puis en fait ça m’a donné l’idée d’écrire un article. Voilà où j’en suis… C’est pas glorieux, j’en conviens.

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On peut dire que ça s’est déclaré à l’adolescence (comme tout le monde, sauf que tout le monde finit par s’en remettre) : les vêtements qui s’entassent, les objets qu’on ne remet pas à leur place après utilisation, les papiers qu’on fait tomber sans penser à les ramasser illico, les chaussures qui trainent, l’évier qui devient trop petit pour contenir toute la vaisselle sale… Bon. Du coup ça vient d’où tout ça ? Si je me mettais à faire de la psychologie de bazar, je serais tentée de vous dire que ça vient d’un désir d’indépendance à l’adolescence, puis que cela finit par révéler un déséquilibre psychologique. A priori, si c’est pas rangé dans votre cocon c’est pas très ordonné dans votre tête : ça semble logique.

Du coup, je me suis emparée de la presse féminine pour trouver le hic. (LOL)

Paraphrasons Psychologies


  • C’est effectivement dû à un refus de grandir, une protestation contre l’ordre et l’autorité. En gros c’est une affirmation de soi et de son indépendance, ce qui nous amène au point suivant.
  • Cela traduit aussi une forme d’égocentrisme : « accumuler des preuves de son existence, exorciser une peur inconsciente de la mort. Les bordéliques veulent imprimer leur marque, se sentir vivants en laissant libre cours à leur créativité » si bien que certains ne font aucune concession lorsqu’ils reçoivent des amis : on doit les accepter tels qu’ils sont, avec leur désordre. Personnellement je ne suis pas de cette veine là. Au contraire, je cultive ma honte et ne reçois PERSONNE tant que ce n’est pas suffisamment fréquentable à mon goût. Quelle idée d’étaler au monde entier (même des proches) ses névroses ! Restons dignes !
  • Autre point qui valide ma première intuition : il s’agit probablement d’une difficulté à dominer ses angoisses. Notre appartement sans dessus dessous vient refléter notre moi intérieur. Il est ainsi probable que la situation s’aggrave en période de déprime, ou si on vous a plaqué(e) il y a trois jours (je compatis).
  • Il y a aussi le problème des objets et de la valeur affective qu’on leur accorde. Qu’est-ce qu’on en a à faire de ce bouton ou de ce trombone (en plus des autres bitoniaux) dans cette petite coupelle qui ne sert à rien sur le bureau ? Cette coupelle pas stable du tout qu’on renverse une fois sur deux. Je suis sûre que vous avez la même ! On met un temps fou à jeter toutes ces babioles inutiles… Ca m’arrive seulement après un sérieux « ras-le-bol » qui m’encourage à faire un bon ménage de printemps. C’est ce que j’appelle le « ménage au détail », le vrai, le hard : celui qui nécessite 3H de sueur quand le lieu est déjà rangé en surface. Celui où vous réorganisez vos placards, faites le tri dans la paperasse du bureau, bazardez les derniers vestiges de votre relation chaotique avec votre ex, triez les produits de beauté, jetez les boîtes à chaussures inutiles (que vous conservez de manière compulsive en pensant vous en servir un jour) etc… Autant vous dire que ce ménage là je ne le pratique qu’une fois tous les six mois (au mieux), et si vous me jugez c’est la fessée. Ceci dit pour en revenir à la coupelle, une autre finit toujours par réapparaître quelques temps après, j’ignore comment… « Ranger son intérieur, c’est alors libérer de l’espace et de l’énergie pour mieux vivre le présent. » Peace. Mon présent est probablement trop dense.

Ca nous avance bien tout ça !

Bon, et qu’est-ce qu’on peut faire pour arranger le vice ? Etre régulier dans ses tâches ménagères. Nous voilà bien ! Je suis au top : je connais mes faiblesses, et je connais les solutions. En gros, faites ce que je dis pas ce que je fais.

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Ce n’est pas comme si je me sentais bien dans mon bazar, mais tout s’accumule tellement vite ! J’aime être dans un environnement clean, mais comment vous dire… Il m’arrive souvent d’avoir une sorte de masse invisible qui m’empêche d’agir. Appelez ça de la procrastination ou comme vous voudrez. J’ai l’impression de perdre mon temps et qu’il y a toujours mieux à faire (comme compter mes grains de beauté ou poursuivre le visionnage de Mr Robot). Ne vous méprenez pas ! Je sais être régulière… mais jamais très longtemps (3 mois maxi). Durant ces périodes je suis pleine de satisfaction, je me sens presque adulte. D’ailleurs ça devient un engrenage où je deviens limite maniaque, mais avant d’avoir eu le temps de dire « ouf » le naturel revient inévitablement au galop… Un peu comme aujourd’hui où j’écarquille grand les yeux et me dit « whaaaat the fuuuuuuuck ?!! »

Que voulez-vous. Je ne fais rien dans la demie mesure, c’est d’ailleurs un trait de caractère à la fois qualitatif et contraignant au quotidien.

Tant que ça posera problème je serai en apprentissage, ou « comment apprendre à se responsabiliser après 25 ans : l’histoire d’une vie » (mon prochain bouquin). #GardeLaPêche

Peut-être que je ne suis pas bordélique, simplement très créative ?

(…mais c’est bien sûr !)

  • Note à moi-même : Demain je range.

Faites le test pour savoir quel(le) bordélique vous êtes !

Clin d’oeil à l’Angoissée. 😉


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