Ma vie avec une végétarienne

Publié le 10 mars 2016 par Tiphanieeverything @_Tiphanie_

Quoi, Madame Everything se fait encore déposséder de son blog ? Mais c’est un moulin ici ! Et oui, c’est bien Monsieur qui reprend ici les commandes le temps d’un article un peu particulier que je voulais écrire depuis un moment, comme pour synthétiser beaucoup de mes conversations dès lors que l’alimentation de Madame est évoqué. Vivre avec une végétarienne, c’est si terrible ?

Et bien au risque de vous spoiler le dénouement : non. Non car tout d’abord ma femme est quelqu’un de génial (faut-il le dire ?) qui accepte le fait que je sois un omnivore (et pas carnivore, hein, l’Homme est omnivore, faut-il le rappeler aussi ?), et qui en plus continue à me cuisiner de la viande ! C’est pas beau ça

Alors voilà c’était le point de départ car la remarque qui revient le plus souvent c’est « Et toi alors, comment tu fais ? », comme si il y avait cette obligation de transformer son alimentation parce que la copine hippie végétarienne le fait. Et ça, ça a tendance à me gonfler. Car si c’est une preuve de la méconnaissance de ma femme d’une part, c’est assez révélateur des stéréotypes qui véhiculent autour du végétarisme.

Le truc, c’est que les végétariens, comme ce qui sort de la norme en général, met en lumière certaines vérités qui touchent aux habitudes de chacun. Et ça, pour quelqu’un qui n’aime/ne veut se remettre en cause, ça froisse parfois. Et comme par réflexe, ce « froissement » s’est transformé avec le temps en moquerie, en étiquette négative. Franchement, c’est quoi cette publicité TV pour le jambon d’il y a quelques années où une famille de végétariens hippies (cliché n°1) oblige ses enfants à manger de la salade (cliché n°2) et que le fils dit « je l’ai pas choisi moi » (cliché n°3) pour enfin pleurer quand il se prend une tranche de jambon … alors oui, en soit ça peut faire sourire, mais cela dépend de quel côté de la barrière on se trouve.

Sauf que voilà, beaucoup oublient que le végétarisme est un choix de vie. Extrêmement courageux qui plus est et je le découvre de mois en mois. Mais tout d’abord un choix pour soi. Car pour revenir un instant au jugement quasi réflexe de la masse, celle-ci pense que les végétariens veulent à tous prix convaincre le monde entier de faire comme eux … sauf que non. Enfin si, il y a bien sûr les vegan-nazis agressifs et ceux qui se lancent dans cette aventure pour des raisons « mode » qui participeront à véhiculer une image négative mais pour une majorité c’est une volonté, pour sa propre conscience, de ne plus manger d’animaux. Et ça putain, que c’est difficile, et du coup hautement respectable.

Car oui si contrôler son alimentation à la maison est aisée, en « sorties » c’est autre chose. Un exemple concret : le restaurant. Comme un vrai gentleman quand j’invite Madame je réserve au préalable une table et je ne compte désormais plus les 1) refus de préparer un repas végétarien 2) me rient au nez quand je demande ce type de repas un jour de fête et 3) plats à base de poisson que l’on me propose. Car oui bien sûr, la chair de poisson n’est pas de la viande. Heureusement, certains (rares) restaurateurs jouent le jeu de leur métier et acceptent de préparer un plat spécifique qui ne soit pas une grosse salade. Et ça quand ça arrive, et ben putain, ça fait plaisir. Mais le restaurant ça n’est pas tout, aller chez des amis peut aussi révéler de l’épreuve quand ceux-ci ne sont pas au courant et/ou qu’on ne veut pas les déranger à préparer un plat spécifique. Des discussions/obligations parfois gênantes à vivre. Une nouvelle fois, j’ai une admiration sans borne pour ma femme à ce niveau.

Et puisque je parle alimentation, c’est l’occasion pour moi d’ouvrir une parenthèse sur les repas dans notre chez nous : je découvre depuis plus d’un an maintenant des fruits/légumes/plats de fou inconnus avant. Car oui contrairement à un autre cliché extrêmement répandu, notamment par les médias et différents lobbys (mais c’est un autre débat) : non, les protéines ne se retrouvent pas que dans la viande. Il s’agit de protéines animales en effet mais auxquelles peuvent se substituer les protéines végétales présentes dans énormément d’aliments : haricots rouges, lentilles ou encore pois chiches. Et oui, il n’y a pas que les graines (cliché n° 13879461546) qui en sont sources et les assiettes sont du coup colorées, variées, peu grasses, « healthy » quoi. Et ça, j’adore. Tout comme je vous l’avais expliqué dans mon article concernant ma routine soins, j’adore savoir que ce que je consomme est sain, moi qui n’y ait jamais fait attention. Alors quand on a l’être aimée qui s’en occupe à notre place, c’est magnifique non ? Je mange ainsi naturellement moins de viande, je m’en porte très bien, et je dirais même que j’adore ça ! Faire correspondre petit à petit son alimentation avec son éthique de vie, c’est cool

Enfin pour conclure sur les clichés et sur cet article, je voudrais revenir sur ce qui me touche le plus en tant que « compagnon de végétarienne » : les réseaux sociaux. Même venant de personnes avec qui on peut parler souvent, il y a des mots, des formulations, qui parfois me foutent hors de moi.

Vous l’aurez remarqué, j’ai une admiration sans limite pour ma femme et ce choix de vie/alimentation qu’elle a fait. A la télé, dans les relations (qu’elles soient « en vrai » ou en ligne), au restaurant, partout assumer ce choix est difficile et elle se prend un mur de clichés et d’incompréhension, qui vont de l’interrogation au rejet. Alors à tout ceux qui liront cet article, je ne dirais qu’une chose. Comme pour la politique, la religion, l’orientation sexuelle ou n’importe quel choix de vie : respectez celui des autres, et imaginez vous une seule seconde à quel point cela peut être difficile de s’astreindre à une telle discipline mentale vis-à-vis du monde qui lui est rempli d’uniformité et de jugements. Alors que, hé, je le rappelle, chacun fait avant tous ces choix pour lui, et non pas pour vous plaire.

Ma femme, t’es la meilleure putain <3