La bicolorité des lectrices (64)

Publié le 11 mars 2016 par Citronjaune68

Je vous présente Ana-Paula en tout début de parcours. 46 ans...j'ai bien du mal à le croire ;-) !
Je vous laisse découvrir son message...

Si mes erreurs peuvent vous aider !

Je suis brésilienne, j’ai 46 ans et j’habite en France depuis 1995. Actuellement je suis traductrice assermentée.

J’ai toujours aimé m’occuper des longs cheveux blancs de ma grand-mère, née en 1899, qui les attachaient en chignon…tant de sagesse et de vécu représentés dans ses cheveux…Je pense aussi qu’avoir l’apparence de son âge n’est pas négatif. Je ne vois pas pourquoi ça serait toujours bien vu de paraître plus jeune. J’adore mon âge. J’ai des expériences de vie, je suis fière de tout ce que j’ai appris, de tout ce qu’il me reste à apprendre…Enfin, assumer mes blancs va faire partie de toute une démarche d’acceptation. J’ai des maladies auto-immunes et je me demande si le fait de commencer à m’accepter telle que je suis ne peut pas faire partie d’une guérison. Ce blog est génial pour me donner ce coup d’envoi ! 

Ma décision de laisser mes cheveux au naturel a commencé par l’arrêt des lissages brésiliens, des brushings et du lisseur depuis quelques années. Maintenant, je veux voir mes blancs. Assumer ma vraie couleur est un désir depuis toujours, je ne sais même pas pourquoi j’ai commencé à les teinter! Je pense qu’il s’agissait plutôt d’atténuer leur décoloration après l’été avec une coloration temporaire une ou deux fois par an. Mais ensuite la couleur devient terne, donc, on recommence !

Depuis quelques années, à chaque fois que j’ai décidé d’arrêter, je n’arrivais pas à dépasser les premiers centimètres…Soit à cause des regards des autres, des rendez-vous de travail ou de mon propre regard dans le miroir. Surtout, je ne m’étais pas vraiment rendue compte de la quantité les blancs. Il y a aussi mon vitiligo, apparu en 2005. Je pense que ça a eu un impact sur mes cheveux aussi.

Voici donc les étapes par lesquelles je suis passée, les bêtises que j’ai faites et les conclusions auxquelles je suis arrivée :

  1. Les colorations temporaires tâchent les cheveux blancs - J’ai plutôt utilisé des colorations ton-sur-ton qui étaient supposées partir au bout d’une vingtaine de shampooings. Mais si la brillance de la couleur part bien au bout de quelques semaines, j’ai bien vu que les cheveux blancs ne sont pas vraiment débarrassés des colorations, même après deux décapages.
  2. Si vous êtes brune, pas la peine de devenir blonde avant d’assumer ses blancs. Ayant des cheveux foncés, la ligne de démarcation était trop visible. Donc je me suis dit que si je mettrais des colorations un peu plus claires, voir quelques mèches, ça pourrais devenir plus « passable ». Grossière erreur. Je me suis trouvée avec la tête totalement multicolore, vraiment pas beau pour moi… (et mes cheveux sont devenus orange lors du dernier décapageL)
  3. Attention aux changements entre les colorations temporaires et permanentes et les changements de tons. Je m’explique : j’ai plutôt utilisé des colorations ton-sur-ton, mais parfois j’ai aussi utilisé de la retouche racines seulement autour du visage et sur la raie. Le problème c’est qu’il s’agit d’une coloration permanente (j’ai vu ça trop tard). Alors, quand je me suis « sentie prête » pour faire un bon décapage, mes cheveux étaient encore à plusieurs tons, tâchés, bizarres.
  4. Coloration grise ? J’ai aussi essayé de décolorer jusqu’à blanchir quelques mèches, puis mettre des toners gris. Mes cheveux sont épais et bouclées, desséchés par nature. Imaginez le désastre !

Après toutes ces aventures, j’ai remis encore un ton-sur ton cette semaine de la couleur la plus proche de mes vrais cheveux, en essayant d’éviter de toucher aux racines, juste histoire d’effacer un peu ces multiples marques tigrées sur la longueur et le ton roux que me gêne bien. 

Mais alors ? Pourquoi ne pas couper courts?

Quand j’étais petite, ma mère me faisait couper mes cheveux très courts pour me « faciliter la vie » à cause de ma chevelure difficile à dompter !  Mais je détestais ça, parce qu’à l’époque seulement les garçons avaient les cheveux courts et je ne pouvais pas être distinguée par mes vêtements puis qu’au Brésil nous avons tous les mêmes uniformes à l’école ! Donc, ça n’a été qu’à deux rares moments depuis la phase adulte, je les ai coupés courts et la repousse est toujours très longue, donc j’hésite beaucoup à passer par la case « big cut » pour changer de look et arrêter les teintures. C’est en cours de réflexion…

En tous cas, si une amie me demande un conseil concernant ses premiers cheveux blancs, je lui dirais catégoriquement de laisser faire Mère-Nature ! J’ai vu beaucoup de femmes prendre « un coup de vieille » lors d’un passage au blanc quand toute la chevelure était déjà entièrement blanche. C’est toujours très beau à mon avis, mais ça fait parfois un choc, puis qu’on n’a pas le temps d’accompagner le changement doucement, qui ce soit les proches ou soi-même devant le miroir, voir, pire encore, dans les photos…Pour ma part, je pense que les brunes comme moi ont le plus de difficultés pour revenir en arrière une fois que les teintures sont faites. Si bien que je suis d’accord que les boucles aident un peu à dissimuler les démarcations de la phase de la bicolorité. Pour ma part, je préfère pouvoir encore me voir en poivre et sel avant d’être seulement sel !

P.S. : Mais pourquoi je ne vais pas chez le coiffeur ? La petite dizaine de coiffeurs et coiffeuses que j’ai rencontrée en France m’a faite pleurer plusieurs fois en dénigrant totalement mes cheveux épais et bouclés, en faisant des brushings plein de crèmes grasses, des lissages mal faits qui laissaient mes cheveux électriques et pleins de frisottis, des coupes trop courtes, ils ont « râlé » devant tout le monde que mes cheveux étaient vraiment difficiles. En gros, une véritable méconnaissance de mon type de cheveu, sans compter qu’ils n’étaient pas de tout heureux de me voir arriver parce que je prenais beaucoup de leur temps précieux à cause de  tout le volume et l’épaisseur de mes cheveux. Donc, il est naturel que j’ai perdu toute confiance. Je demande des conseils auprès des vendeurs de cosmétiques pour les coiffeurs, mais je me passe de leurs services. Ma coiffeuse est au Brésil ! 
Et me voilà...


Bonne journée...