Objectif 2 degrés, tel est l'un des enjeux affichés pour cette nouvelle conférence de l'ONU sur l'environnement : la COP21. Elle se tient près de Paris, au Bourget, du 30 novembre au 11 décembre 2015. Des conférences s'y tiendront, seulement pour les personnes accréditées par les Nations-Unies, néanmoins elles seront filmées et retransmises. Pourquoi cet objectif ? Une page dédiée sur le site l'explique comme ceci :
Un réchauffement supérieur à 2°C entraînerait des conséquences graves, comme multiplication des événements climatiques extrêmes. A Copenhague en 2009, les pays ont affirmé leur volonté de limiter le réchauffement climatique à 2°C d'ici 2100. Pour atteindre cet objectif, les experts climatiques du GIEC, estiment que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40% à 70% d'ici à 2050 et que la neutralité carbone (zéro émission) doit être atteinte au plus tard à la fin du siècle.
Dans mes souvenirs, à cette conférence sur le climat de Copenhague en 2009, les BASIC (Brésil, Afrique du sud, Inde, Chine) se sont opposés à l'agenda proposés par les européens : "réduire de 2°C d'ici 2100", et leurs délégations ont quitté la conférence avant la fin officielle des débats. Il n'y a pas eu d'accord à ce sujet à la suite de cet événement. De mon côté, sur cet objectif des deux degrés, j'y vois surtout un but politique. En effet, il faut surtout resituer la situation du réchauffement climatique sur une plus longue durée.
Replacer le réchauffement climatique dans un horizon historique plus large :
La prise de mesure régulière des températures est un phénomène plutôt contemporain. Les premières mesures datent du 17e siècle, et même si cela nous paraît éloigné, c'est assez récent comparé à l'âge de la Terre : 4,6 milliards d'années.
Où est-ce que je veux en venir ?
En analysant les carottes glaciaires en Antarctique (morceaux de glace extraits des profondeurs de la banquise) les scientifiques peuvent analyser la composition de l'atmosphère à certains moments. Par exemple, nous savons que les taux actuels de pollution de l'atmosphère ont déjà été atteint à l'époque de l'Empire romain. Et oui ! L'extraction des minerais de fer, de nickel, d'or, d'argent (qui s'est amplifié à ce moment là en raison des besoins en métaux de l'Empire, notamment pour frapper les monnaies) était très polluantes pour l'atmosphère, les rivières, etc. Et cet air pollué a migré jusqu'en Antarctique, mené par les vents, où il a été pris par la glace.
Quel est le rapport avec la Cop 21 ?
Aujourd'hui la Cop 21 communique sur son objectif de manière très intense : elle affiche une volonté de réduire la progression des températures de 2 degrés et ceci depuis la conférence de Copenhague en 2009. En dehors des considérations politiques et du débat sur leur réel impact, on peut dire que cet objectif est discutable. Pourquoi ?
Les scientifiques, les climatologues savent analyser le climat actuel mais également le climat ancien tel qu'il était au temps de Louis XIV par exemple voire bien avant. Et ? Il en ressort que la Terre subit régulièrement des vagues de réchauffement et d'autres de refroidissement. A-t-on des preuves ?
L'analyse des carottes glaciaires le montre. Nous savons aussi qu'à l'époque de Louis XIV le vin gelait dans les verres en hiver. Pourquoi ? De la fin du XVe siècle au début du XXe siècle, il y a eu ce que l'on a appelé a posteriori le "petit âge glaciaire". Les températures moyennes ont beaucoup chuté, d'ailleurs au début du XXe siècle, la Seine gelait régulièrement à Paris.
Suis-je climatosceptique ?
Non. J'estime juste qu'il fait replacer les choses dans un contexte plus large. Se focaliser sur la hausse de temporaire depuis un siècle n'est pas un argument suffisant à mon sens. Il n'empêche que les gestes que je fais pour améliorer mon impact sur la planète au quotidien ont bien un sens pour moi : penser au futur, celui de nos enfants et de l'humanité.
Qui sont les acteurs ?
Nous sommes biens les acteurs du changement, du respect de l'environnement de la Terre. C'est bien notre rôle de mettre en place des actions de développement durable pour protéger le monde qui nous entoure, celui dans lequel nous vivons. C'est aussi important de le faire comprendre aux générations futures, aux enfants.
Pour cela, même les moyens les plus petits que nous mettons en place ont un impact. Si petits soient-ils, tous additionnés, ils ont bien un impact. Néanmoins, il faut viser par ces actions des objectifs logiques : trouver des solutions pour réduire à zéro nos déchets, fabriquer des vêtements à grande échelle sans exploiter des enfants et polluer les rivières des pays producteurs, valoriser le maraîchage pour diminuer les importations de fruits et légumes, et encore bien d'autres choses.
Si l'action de changer le climat par d'un bon sentiment (quoique certains y voient un moyen de gagner des parts de marchés dans de nouveaux domaines...), je pense que ce n'est pas dans des conférences telles que la COP 21 que cela se joue. La conférence de Copenhague l'a montré de même que les accords de Kyoto (1997) n'ont jamais été signé par les États-Unis. D'ailleurs, dans son livre Vers une sobriété heureuse, Pierre Rabhi écrit cette dédicace :
Désormais, la plus haute, la plus belle performance que devra réaliser l'humanité sera de répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. Cultiver son jardin ou s'adonner à n'importe quelle activité créatrice d’autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l'asservissement de la personne humaine.
Le jour où j'ai lu pour la première fois ce texte, je me suis dit "Il a résumé toute ma pensée". Je vous invite d'ailleurs à lire l'interview récente de Pierre Rabhi où il donne également son avis sur la COP 21. Je le rejoins sur bien des points, sans avoir pu développer ici autant que je l'aurai voulu.
Quel est votre avis sur la COP 21 ?
Sources :
Météo France
Le Monde, "Pierre Rabhi : La Cop 21 ne s'attaque pas aux sources du déséquilibre", consulté le 31 octobre 2015.
Cop21.gouv.fr