Se maquiller une seule moitié du visage : quelle drôle d’idée, pas vrai ? Ou peut-être pas tant que ça. C’est ce qu’ont fait beaucoup de blogueuses qui ont participé à la série d’articles « Les blogueuses et le makeup » organisée par Amandine et Chacha sur le blog En Mode Gonzesse. Et c’est ce qu’a fait la YouTubeuse NikkieTutorials dans sa vidéo « The Power of Makeup! » pour montrer le pouvoir de transformation du maquillage. Autant d’initiatives qui m’ont fait réfléchir, m’interroger sur mon rapport au maquillage, et me rendre compte de son ambiguité. Comme vous avez été plusieurs à me poser des questions à ce sujet et à me taguer pour « The Power of Makeup Challenge », je me suis dit que la thématique vous intéressait, que vous aimeriez en apprendre plus sur mon rapport au maquillage, et j’ai donc décidé d’aborder le sujet dans un article un peu différent de ceux que je vous propose d’habitude !
Le maquillage, pour moi, est avant tout une passion. Je ne passerais pas des heures entières chaque semaine à regarder les nouvelles collections, courir les magasins pour faire des swatch, prendre des photos, écrire des articles et tourner des vidéos si ça n’était pas le cas. J’aime découvrir les produits, essayer toutes les textures, revisiter des basiques ou sortir de ma zone de confort et tenter de nouvelles associations de couleurs. Je me maquille avant tout par plaisir, parce que j’aime ça et, qu’il faut bien le dire, le maquillage, c’est tellement fun !
Pourtant, depuis que j’ai commencé à me maquiller, mon rapport au maquillage a énormément changé. Et je ne peux pas le nier : aujourd’hui, certains jours, je ne me sens pas libre de ne pas me maquiller. Quand je travaille, par exemple. Aller au bureau sans m’être maquillée, pour moi, ça serait à peu près comme y aller en pyjama. Impensable, donc. Me maquiller m’aide à me sentir plus confiante, plus sûre de moi, plus sereine. Parce que mes imperfections sont camouflées (ou au moins atténuées), parce que je suis mise en valeur, parce que je me sens plus jolie, et parce que ça me vieillit et me donne plus de crédibilité, aussi. Au départ, me maquiller systématiquement pour aller travailler était donc censé me faire me sentir mieux – et ça a été le cas. Mais petit à petit, sans que je m’en rende vraiment compte, je me suis habituée à me voir maquillée en permanence (ou quasiment), et aller travailler sans un minimum de camouflage est devenu absolument hors de question. Certains jours, je me passerais bien de me maquiller, mais je me sens obligée de le faire, parce que je ne m’imagine pas aller au bureau la peau nue, le cerne à l’air. Et je regrette un peu ces années où je ne me maquillais que par envie, et où je pouvais passer plusieurs semaines sans le moindre gramme de maquillage sur le visage. Ou mettre du rouge à lèvres sans me maquiller le teint (une hérésie, je sais). Qu’est-ce que c’était bon de se sentir libre !
Me maquiller m’a aidée à me sentir mieux, plus jolie, plus sereine, mais en un sens, et de façon complètement paradoxale, je pense qu’il a aussi renforcé mes complexes et mes insécurités. Parce que camoufler ses imperfections (boutons, rougeurs, cernes), c’est aussi se rendre compte à quel point elles sont présentes. A quel point, au final, au naturel, on n’est pas si jolie. C’est prendre pleinement conscience de ses défauts, voire se découvrir des imperfections qu’on n’avait encore jamais vues jusque-là.
Le maquillage est pour moi une passion, c’est indéniable : chaque nouvelle collection me donne des papillons dans le ventre, je n’aurai jamais assez de fards à paupières et de vernis (qu’on se le dise !), et oui, je veux bien continuer à recevoir des rouges à lèvres par dizaine, merci. Mais au quotidien, petit à petit, sournoisement, le maquillage est aussi un peu devenu une prison. Parce que je me suis habituée à me voir maquillée, et que quand je ne le suis pas, je me sens vulnérable, exposée. Comme si j’étais complètement nue. Et mes grosses poussées d’acné hormonale il y a 2 ans n’ont clairement pas aidé.
Aujourd’hui, mon rapport au maquillage est donc complètement ambigu, et j’aimerais bien retrouver la simplicité et la sérénité des débuts. Me maquiller uniquement quand j’en ai envie, sans jamais me poser de questions. Revenir à un rapport au maquillage 100% passion. Mais à ce stade, est-il possible de revenir en arrière ? Souvent, je me dis que non … mais je ne désespère pas d’y arriver un jour malgré tout !
Et vous, quel est votre rapport au maquillage ? Passion pure ou passion et prison ?