S’installer à Montréal : le bilan des 6 mois

Publié le 27 août 2015 par Sonia @MamzelleBoom
Il y a 10 jours, cela faisait très exactement 6 mois jour pour jour qu’on posait le pied (et nos 80 kg de valises !) sur le sol montréalais. A la fois excités et inquiets, sans trop savoir dans quoi on s’embarquait.Je me souviens des premiers jours (voire des premières semaines), vécus comme entourés de ouate, dans une grosse bulle de coton. Comme si la réalité était bien là mais encore loin, et qu’on la percevait uniquement par bribes, à travers le voile flou d’une anesthésie qui se dissipe.Des habitudes et des réflexes qu’on n’avait pas encore, et qui faisaient qu’à certains moments on se sentait complètement perdus. « Non mais attends, une cafetière/un parapluie/une plante verte, ça s’achète OĂ™ ici ? » « Euuuh, ils ont pas de nom, les arrêts de bus ? Mais comment on sait où on descend ?! » (gros moment de solitude)Vue sur le downtown de Montréal lors de la montée vers le parc du Mont-RoyalEn 6 mois, tellement de choses sont arrivées qu’en y repensant j’ai un peu le tournis. Mais j’aurais tendance à dire que le changement majeur, c’est qu’on a pris nos repères : on sait où aller et comment faire pour chaque besoin du quotidien. Disons qu’on ne passe plus 2h à faire une recherche Google pour savoir où aller acheter un parapluie ;) On connaît aussi le coĂťt « normal » des choses ici, et on ne convertit plus jamais rien en euros : on pense et on vit en dollars (il faut dire que de ce point de vue-là, avoir un salaire en dollars, ça aide beaucoup aussi !).Plus encore que nos repères, je dirais même qu’on a maintenant nos habitudes : nos restaurants préférés pour aller prendre un brunch, notre itinéraire hebdomadaire pour faire nos courses, notre routine bien rodée en semaine, nos terrasses chouchous pour un 5 à 7 (le « Happy Hour » d’ici !) entre amis.Bref, en quelques mots : on est installés, et on se sent chez nous.Je dois dire que je redoutais un petit peu ce moment où on ne serait plus en permanence dans la découverte d’un nouveau pays et d’une autre culture, où l’excitation s’estomperait, où une routine se serait installée, où on aurait nos habitudes. J’avais peur de retomber dans un train-train quotidien qui me lasse et m’ennuie, de perdre cette petite boule au ventre qui me donne envie de me lever chaque matin et d’attaquer ma journée. Je craignais que les habitudes fassent naître l’ennui … mais pour le moment ça a même été l’inverse : plus on prend nos marques à Montréal, plus on aime y vivre, plus on a envie d’y rester.Le Jardin de Chine du Jardin botanique de Montréal sous la neigeBien sĂťr, le Québec n’est pas Bisounoursland, et les reportages de Capital sur M6 ne reflètent pas la réalité (Comment ça ? On ne nous dirait donc pas tout à la télé ?! :D ). Oui, au Québec il pleut, il y a du chômage, et on paie aussi des impôts. On ne vit pas sous la neige toute l’année, en pleine nature, et on ne va pas au boulot à dos de caribou. Vivre au Québec, comme partout ailleurs au monde, a ses avantages et ses inconvénients. On est arrivés ici en en étant parfaitement conscients, et c’est peut-être aussi l’une des choses qui a fait que notre expérience a été si positive : on était préparés à toutes les éventualités (ne pas trouver de travail, devoir déménager tous les X mois pendant quelques temps, etc.). On n’est pas partis au Québec en se disant que la vie serait forcément plus facile : on a juste espéré qu’elle serait différente, et que le changement nous donnerait un nouveau souffle. Et c’est exactement ce qui est arrivé.Ces 6 derniers mois, notre vie a tellement ressemblé à un énorme tourbillon que j’ai renoncé à vous en faire un article-bilan ordonné et un minimum organisé. Alors voici, en vrac, quelques petites et grandes choses que ces 6 derniers mois à Montréal nous ont permis de faire : Nous installer dans un appart’ qui nous plaît, dans un quartier qui n’est pas forcément notre préféré à Montréal, mais qui a quand même ses avantages et dans lequel on aime vivre. Tomber sous le charme des Québecois et de leur gentillesse sans pareille. Evidemment, il y a des abrutis partout, mais globalement, les Québecois sont très accueillants, respectueux, polis et chaleureux. Nous dire que l’hiver à -30°C, c’est « pas si pire », comme on dit ici ;) Je reste convaincue qu’il faut le vivre pour le croire, mais -30°C, ça n’est vraiment pas si terrible, même quand on est frileux ! Devenir complètement addict aux barres chocolatées Oh Henry’s ! (surtout celles aux morceaux de Reese <3"><3 ). Que ce soit bien clair : pour moi, aucune barre chocolatée ne surpasse et ne surpassera jamais les Butterfinger américains <3"><3 Mais les Oh Henry’s ! au Reese, ça envoie quand même du lourd, et ça me manquerait terriblement si je ne pouvais plus en manger ! Découvrir le concept Dollarama (une chaîne de magasins qui vend un peu de tout à moins de $3). Sérieusement, y aurait pas moyen de l’exporter ?! :D On pourrait penser que Dollarama n’est qu’un simple bazar, MAIS NON : Dollarama c’est Dollarama, et il faut le voir pour le comprendre ! Mon mari dit toujours pour taquiner les Québecois que Dollarama est l’un des trésors nationaux du Canada (avec les barres chocolatées Oh Henry’s !) :D Nous apercevoir que les écureuils et les ratons-laveurs sont les animaux les plus mignons du monde <3"><3 Qu’ils perdent beaucoup de poids en hiver, et qu’ils avalent tous les jours en été à peu près 30 fois leur volume en noisettes et en cacahuètes pour se rattraper :D Les animaux les plus mignons du monde, je vous dis <3"><3 Détester le printemps. Vous pensez bourgeons en fleurs, premiers rayons du soleil et prémisse d’été ? Détrompez-vous ! Ici, le printemps est synonyme de slush (la neige qui fond et forme de la boue), pluie et grisaille. Ultra déprimant. A tel point qu’on en regretterait presque l’hiver et ses -30°C ! (J’ai dit presque, hein … :D ) Nous marier à New York City, en plein coeur de Manhattan <3"><3 Nous rendre compte que non, décidément, en France, on ne sait pas faire un bon burger. Le VRAI burger bien juicy des Nords-Américains, on a beau essayer, on n’y arrivera jamais tout à fait ! Tisser de nouveaux liens avec des Québecois et d’autres Français expatriés ici, mais aussi avec des personnes venant des quatre coins du monde. Sud-Américains, Européens de l’est, Asiatiques, Africains : à Montréal, le melting pot prend tout son sens, et c’est l’une des choses que j’aime le plus dans cette ville ! Trouver un super job, et le quitter 3 mois après pour LE job parfait. (Sur ce coup-là j’ai eu une chance folle, et j’aime mieux vous préciser que c’est loin d’être une généralité !). Décider qu’un brunch par semaine est absolument essentiel à notre équilibre tant physique que psychologique. (si, si, prévoir un brunch hebdomadaire nous est devenu encore plus indispensable qu’à Paris) Nous rapprocher de nos familles. Paradoxalement, être loin donne envie de prendre des nouvelles plus souvent, et nous fait savourer plus encore les moments passés ensemble. Voyager plus que jamais. En 6 mois seulement, on aura quand même visité Montréal, Toronto, les chutes du Niagara (côté Canada et côté USA), Ottawa, Gatineau, Washington D.C., Boston et New York City. Et tout ça en travaillant tous les deux à plein temps ! Nous apercevoir qu’en France, on a quand même beaucoup de vacances et de jours fériés (peuple de glandus :p ). Nous souvenir qu’on est jeunes (après 4 années passées à Paris, j’avais la sensation d’avoir pris 10 ans en pleine poire !), chanceux, amoureux, heureux, et qu’on a une terrible envie de vivre (qui s’était probablement perdue quelque part entre le RER B et la ligne 13 ;) ). (liste non exhaustive, mais à un moment il a bien fallu que je me limite !) J’espère que cet article-bilan vous aura plu et vous aura donné envie de venir découvrir le Québec !