Je crois que mon moi adolescente commencerait par me détailler physiquement. Me dire que devenir étudiante m'a peut-être été bénéfique moralement parlant... pas physiquement. "T'as de bonnes joues, dis-donc !" qu'elle me dirait, certainement, en me les pinçant comme le fait une grand-mère à ses petits enfants. Et, effectivement, je n'ai pas vraiment fait attention à ma ligne en me plongeant dans ma vie étudiante. J'ai plutôt choisis la praticité et puis, je n'avais pas forcément les fonds nécessaire et le temps pour me faire des plats élaborés et équilibrés. Je me cherche certainement des excuses mais j'accepte, c'est vrai, l'ado que j'étais n'a pas tord mais... je m'accepte et c'est le plus important. Elle me dirait aussi que j'ai fais les bons choix. Que ça n'a pas forcément été très facile, que mon coeur s'est pris des coups, qu'on l'a malmené mais qu'aujourd'hui, Alexis le cajole, qu'il l'a pansé et qu'il est totalement guérit. Je crois qu'elle me dirait que j'ai rattrapé avec brio ses erreurs, qu'elle les regrette, peut-être. On dit souvent qu'il ne faut rien regretter, que nos erreurs nous font grandir mais moi, j'avoue, je regrette certains de mes choix, j'aurais aimé faire autrement, ado, mais je ne lui en veux pas, à ce moi. Ces faux pas ne m'auraient peut-être pas permis d'en arriver là. D'être heureuse, amoureuse, faire ce que j'aime et d'être épanouie à ce point. Alors, je te remercie, moi, ado, d'être tombée, d'avoir fait ces choix pas forcément très bon pour toi, d'avoir écouté ton coeur, d'avoir pleuré, tant pleuré, d'avoir perdu confiance parce qu'aujourd'hui, je me suis relevée et c'est la plus jolie de mes batailles. Elle me dirait aussi qu'elle aurait mieux fait de travailler un peu plus, je crois. De ne pas perdre foi en certaines matières au lycée. Qu'elle aurait pu faire mieux pour que je puisse être fière plutôt que de ne pas réellement oser dire la note que j'ai eu au baccalauréat de mathématiques, série scientifique. Ca ne vole pas haut, j'ai été très déçue, elle s'en voudrait, sûrement, mais tant pis. Aujourd'hui, les mathématiques sont ma hantise, je ne suis même pas capable de compter un pourcentage mentalement et j'hésite un peu quand il faut multiplier deux chiffres ensembles mais je m'en fiche. J'ai d'autres facilités, d'autres qualités qui font leur effet et c'est tout ce qui importe, au fond. Elle ne serait peut-être pas très fière de mon caractère, croiserait les bras sur sa poitrine et froncerait les sourcils en me disant, d'un air désinvolte mais d'une voix accusatrice : "Elle est où, l'ado qui voulait que rien ni personne ne puisse entraver ses actes et ses pensées ? L'ado qui voulait être libre et ne pas se laisser faire ?" et elle aurait raison. Je déteste cette partie de moi trop gentille qui donne, donne, donne encore, qui se laisse facilement marcher sur les pieds et qui n'ose pas vraiment dire non. Je déteste ma patience et ma gentilles qui pourraient être une force mais qui, finalement, m'handicapent un peu. A ne pas vouloir blesser, faire du mal aux gens, c'est moi que je mets à terre. Je crois que finalement, elle serait plutôt fière de moi, de me voir battante, de me voir travailler pour me faire mes propres expériences, de me voir bosser pour assurer mon avenir, de me voir heureuse et amoureuse dans les bras de celui que j'aime, de me voir aventurière, à rêver d'horizons et voyager quand je le peux, à me voir m'ouvrir aux autres comme je le fais sur youtube et sur mon blog alors que j'ai toujours eu très peur de l'avis des gens et que je n'ai jamais été sûre de moi, à me voir pratiquement en paix avec moi-même, à profiter de la vie. Y a toujours quelque chose qui cloche, nous ne sommes jamais vraiment en phase avec nous même mais je crois que le bilan la satisferait, l'ado que j'étais. SOURCE IMAGES : ONE - TWO