Nous sommes le 17 juillet 2015, je vous écris depuis mes vacances. Il fait encore très chaud aujourd'hui dans l'arrière-pays montpelliérain, journée OFF...
Je me suis réveillée ce matin avec l'envie d'écrire cet article, avec le ressenti d'une foule de choses à dire, de mots à coucher sur la page blanche de mon écran plutôt que de les laisser se bousculer dans ma tête. La perspective de vous écrire tranquillement, confortablement installée sur la terrasse ombragée, m'a réjouie.
Y'a-t-il un meilleur moment que les vacances pour s'adonner à l'introspection ? J'ai aujourd'hui envie de vous reparler de mon aventure capillaire et de ce qu'elle a modifié profondément en moi.
Commençons par un tout récent changement dans ma vie et parlons "Activité professionnelle"...
J'ai récemment posté un commentaire dans lequel j'écrivais que je rentrais du travail pour ma pause de midi. Virginie, très attentive ;-), a aussitôt relevé que je ne travaillais pas au début de mon aventure. Je confirme ! :-)
Pour des raisons personnelles, j'avais décidé, en mai 2013, de mettre entre parenthèses l'activité professionnelle que j'excercais jusque là à mon domicile.
Le temps a passé et j'ai ressenti, de plus en plus fort, le besoin de retravailler, mais à l'extérieur de la maison cette fois-ci.
Tout s'est enchaîné très vite, et j'ai rapidement eu un rendez-vous pour passer un premier (et finalement...unique !) entretien.
Une question s'est alors imposée à moi :
"Couper ou non mes restes de coloration avant de m'y rendre ?".
J'ai finalement décidé de me présenter à cet entretien avec ma "petite bicolorité", confiante dans le fait qu´on ne me jugerait pas sur une couleur de cheveux, et j'ai eu raison. J'ai été reconvoquée pour une journée d'essai, avant d'être retenue pour le poste.
Une petite semaine (à peine !) venait de s'écouler depuis le début de mes recherches. J'étais heureuse, tout en ayant du mal à réaliser que ces dernières aient pu aboutir aussi vite.
Je travaille à présent dans une petite structure à l´ambiance familiale et bienveillante. A aucun moment je ne me suis sentie jugée ou j'ai eu l'impression que mon poivre et sel pose problème.
"Coiffeur"...
C'est finalement peu de temps après, le 8 juillet très exactement, que j'ai décidé de recouper mes cheveux. Je souhaitais pourtant attendre début septembre, MAIS, depuis quelques semaines, une envie grandissante de me libérer de mes restes de coloration a eu raison de ma patience.
Je suis persuadée que la reprise du travail n'a pas été pas étrangère à cette envie. Retrouver une activité professionnelle a été source d'une vague d'émotions positives, m'a redonnée confiance en moi et m'a valorisée.
Si j'ai finalement décidé de m'offrir une nouvelle coupe, c'est POUR MOI, et non par crainte de ne pas être prise pour ce poste. C'est comme si elle marquait elle aussi le début de ce que je sens être un nouveau chapitre, qu'elle allait de pair avec cette avancée positive dans mon cheminement personnel.
J'ai suivi la coiffeuse que j'apprécie dans le petit salon de quartier, dans lequel elle travaille à présent. Je n'avais plus couper mes cheveux depuis fin janvier. Elle m'a gentiment accueillie dans son nouvel univers.
Dans ce salon, les blouses de protection sont grises, un gris foncé, anthracite. Mes cheveux coupés, découvrir ma chevelure grise sur ce nylon gris a été un choc. Un trop plein de gris que je me prenais en pleine figure. La sensation bizarre de passer d'un reflet dans la glace à un autre, très brutalement, en quelques coups de ciseaux, en très peu de temps. Et pourtant, mon poivre et sel dominait déjà !
A ce moment-là je me suis rendue compte que même les derniers 4-5 centimètres de coloration ont leur importance, sont déterminants pour l'ensemble de la chevelure. Les avoir ou pas, change toute l'image que l'on a de soi.
J'ai d'ailleurs exprimé un timide "Ca fait bizarre de me voir TOUTE grise ! ", auquel ma coiffeuse a apporté la conclusion suivante "Et oui, vous avez atteint votre but !". Cette phrase m'a faite du bien, m'a ramenée à la réalité. A ce moment-là, j'ai réalisé que "OUIII !!! Ca y est !!! La ligne d'arrivée a été franchiiiiiiiiiiie !!!"
J'ai également pris la pleine mesure de ce qu'ont pu vivre les filles qui ont coupé court très rapidement pour se libérer d´une bicolorité pesante. Et je comprends mieux certaines phrases que j'ai pu lire, comme "J'ai eu du mal à me reconnaître lorsque je croisais mon reflet dans une glace" ou encore "Il m'a fallu du temps pour apprivoiser cette nouvelle couleur !" etc...
Ce n'est qu'une fois la blouse de protection enlevée, en me découvrant avec ma tunique colorée dans les tons orangés que j'ai pu m'apprécier avec ma chevelure à 99% poivre et sel.
J'ai alors ressenti une vague de fierté (qui ne m'a pas quittée depuis !). Fierté d'assumer mes cheveux blancs à 36 ans, d'avoir osé me libérer des colorations et je savourais avec bonheur d'en avoir "fini" avec la bicolorité.
Parce que...QUELLE LIBERTÉ !!!
A mon retour ma fille et mon compagnon ont aimé, vos commentaires ont été très positifs également...MERCI ENCORE !!!;-)
Il ne me reste actuellement qu´un "chouia" de henné à certains endroits, essentiellement à l'avant et qui se voit à peine. C'est pour cela que je considère que je suis arrivée au bout et que je n'ai plus aucun mal à me sentir complètement "Givrée" !
"Sérénité"
Vous avez trouvé que je dégageais de la sérénité et c'est vrai que je le suis davantage, sereine...
Depuis que je m'applique à m'assumer, à m'accepter telle que je suis, je me compare sensiblement moins aux autres femmes. Je me recentre sur moi et je me détache d'un idéal féminin pour m'apprécier comme je suis.
Je trouve mon style petit à petit, mon gris a apporté de la couleur dans ma garde-robe et donc...dans ma Vie !!!
Je ne cherche plus à ressembler à quelqu'un d'autre, je me sens mieux ainsi, plus ancrée, plus solide dans mes "baskets".
Je ne dis pas que je ne doute plus jamais de moi, mais je reste vigilante. Dès que je me sens retomber dans l'auto-critique, je veille à vite me remettre sur le chemin de l'acceptation et de la bienveillance. La souffrance se fait alors moins vive et laisse place petit à petit à l'apaisement.
Je fais simplement MON chemin, avec mon âge, mon vécu, les marques du temps, profondément convaincue que c'est juste pour moi...
Et je finirai par ce clin d'oeil à Nath04, qui m'a envoyée cette photo d'une étiquette de bière qui m'a beaucoup faite sourire ! Je vais peut-être me la coller sur le front tiens ! :-)
Lorsque vous lirez cet article, je serai rentrée de vacances, de retour au travail.
Les photos ci-dessous ont été prises le jour de la rédaction de ce dernier. Je tenais à vous montrer mes cheveux à la lumière du jour, au soleil, après séchage naturel, lavés la veille. Comme vous pouvez le constater, ils sont aussi raides qu'après le brushing de la coiffeuse et se mettent bien en place. Sur certaines photos, ils sont ramenés vers l'arrière par une petite pince. Je vous montrerai l'évolution de ma coupe de cheveux début septembre.
Je vous souhaite une très belle journée et vous dis à très bientôt. N'oubliez pas, l'aventure continue ;-) !!!