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Aïda-Marie est une jeune femme d'origine franco-sénégalaise, diplômée d'une école de communication.
Elle a récemment travaillé comme modèle pour une campagne de publicité de la marque Dove.
Voici ses secrets de beauté:
Peux-tu me présenter ton parcours professionnel?
Après des études littéraires, je me suis dirigée vers la communication et les médias, où je me suis progressivement spécialisée dans les cosmétiques et la parfumerie haut-de-gamme.
Qu'est ce qui t'a amené dans le monde du mannequinat? Quel obstacles as-tu rencontré?
Je me suis retrouvée dans ce milieu complètement par hasard, le jour où un ami m'a proposé de passer un casting et de là tout est allé très vite. Je dirai que dans l'ensemble je n'ai pas rencontré de difficultés car je n'ai pas fait du mannequinat mon métier à plein temps, donc j'ai du recul là-dessus. J'ai même été agréablement surprise par le professionnalisme et la courtoisie des gens avec qui j'ai eu l'occasion de travailler.
Penses-tu que de nos jours il est plus facile d'être mannequin lorsqu'on est noire ou métisse?
J'ai eu la chance d'avoir été recrutée comme modèle car justement les personnes pour qui je travaillais recherchaient des mannequins noires et métisses. Mais je pense qu'en dehors de ce cadre de recrutement, une mannequin noire ou métisse n'a pas les mêmes chances d'être engagée qu'une mannequin caucasienne. La preuve en est qu'en 2013, seulement 6% des mannequins des différentes Fashion weeks étaient noires ( http://jezebel.com/5985110/new-york-fashion-weeks-models-are-getting-whiter)...
Quel conseil donnerais-tu à une jeune fille noire ou métisse qui voudrait se lancer dans le mannequinat?
Je lui dirai de ne pas faire de concession par à rapport à qui elle est et à l'image qu'elle reflète. Si des agences ou des grandes marques ne souhaitent pas qu'une jeune femme noire ou métisse défile pour eux, c'est que le problème vient d'eux et sûrement pas d'elle. Il faut se battre deux fois plus et se montrer résiliente, ce qui bien entendu n'est pas juste, mais si cette personne a du talent et parvient à transcender toute cette négativité, elle pourrait apporter le vent de fraîcheur, d'authenticité et de renouvellement dont l'industrie de la mode a bien besoin.
Tu as une très belle peau, comment en prends-tu soin ?
Merci beaucoup! Les trois clefs sont selon moi l'hygiène, l'hydratation et la connaissance de son type de peau. Il est fondamental de nettoyer et d'hydrater son visage deux fois par jour avec un savon au PH neutre et une crème ou une huile adaptée à son type de peau. Le reste de ma routine consiste à me faire un gommage, un masque hydratant et un masque purifiant toutes les semaines. De temps en temps, quand je sens que ma peau commence à fatiguer et a besoin d'être régénérée j'utilise une huile de baobab pure qui fait des merveilles!
Te maquilles-tu ? A quelle occasion?
Disons qu'au quotidien, je me maquille légèrement, me concentrant principalement sur le teint avec un fluide bonne-mine, un peu de correcteur, de la poudre pour matifier et basta!
Le weekend ou quand je sors, je fais un peu plus d'efforts. Généralement un rouge-à-lèvres rouge ou bordeaux, un oeil de chat, un peu de mascara et je suis partie.
Quels sont les 3 produits de maquillage sans lesquels tu ne pourrais pas te passer ?
Mon recourbe-cils, un fluide ou une poudre bonne-mine, et mon rouge-à-lèvres.
As-tu les cheveux défrisés ou naturels ?
Je les porte au naturel.
Que penses-tu de la division entre les nappys et les filles aux cheveux défrisées ?
Le mouvement nappy a eu un rôle fondamental et a été (et continue à être) un éclaireur de consciences. Mais il me semble que tout le monde devrait être à même de porter ses cheveux comme bon lui semble, en étant conscient des avantages et des inconvénients que cela peut comporter et aussi des autres options qui sont envisageables. Et c'est ce que le mouvement nappy a permis d'apporter: une liberté de choix.
Je ne me considère personnellement pas comme une nappy car j'ai toujours eu mes cheveux au naturel, et ne suis pas passée par une phase de transition. J'ai une de mes meilleures amies qui a les cheveux défrisés depuis des années et qui en prend un soin particulier et ils sont beaux et longs. J'ai aussi une autre amie qui a mis tous ses produits chimiques à la poubelle et qui a fait sa transition. Et on est toutes les trois bien dans nos baskets, bien dans nos cheveux, et en accord avec notre identité d'origine.
Je pense qu'au-delà des catégories nappies, défrisées, il est important de se sentir bien et d'accepter son identité dont les cheveux ne sont qu'une des multiples manifestations.
Quelle est ta coiffure préférée ?
J'aime laisser s'exprimer mes cheveux en faisant un simple wash et go, et voir comment ils vont réagir en fonction des saisons et de leur forme.
Sinon, j'aime beaucoup faire des vanilles entourant mon visage et laisser mes cheveux libres en queue de cheval ou en chignon derrière.
As -tu un secret de beauté qui te provient du pays d'origine de tes parents ?
Rien de révolutionnaire, mais je suis en partie peule. Et les peuls sont obsédés par l'hydratation et l'entretien quasi quotidien de leurs cheveux avec des produits naturels. C'est pour ça qu'ils ont de si beaux et longs cheveux car ce savoir-faire se transmet de génération en génération. C'est un peu mon modèle de référence en termes de posture à avoir quand on a ses cheveux au naturel.
Quel est la partie de ton corps que tu préfères et pourquoi?
Je dirai ma bouche et mes yeux, car ce sont les deux points centraux du visage qui permettent au mieux d'exprimer ses sentiments et son ressenti, ses joies et ses peines. Et c'est aussi ce que je préfère chez les autres. On peut comprendre beaucoup de choses chez une personne à partir de là.
Etais-tu complexée quand tu étais physiquement petite/ado, si oui quelle partie du corps, pourquoi? Comment y as tu remédié?
Pendant mon enfance et mon adolescence, certaines personnes se moquaient de mes yeux, de mon front ou de mes cheveux, qu'ils jugeaient trop grands ou trop originaux à leur goût. Ce n'est pas que je ne les aimais pas (car ma famille m'a appris à m'accepter telle que j'étais très tôt), mais que par l'intermédiaire des critiques j'ai fini par intérioriser cette dévalorisation.
En grandissant et en devenant une jeune femme, j'ai appris que l'acceptation de soi passe bien sûr par soi-même mais aussi par l'abstraction de tel comportement, qui ont bien souvent plus avoir avec le mal-être de ceux qui émettent de telles critiques qu'avec soi-même.
A l'heure actuelle, je ne vais pas dire que j'adore toutes les parties de mon corps, il y a bien entendu des jours où je considère que rien ne va, mais je suis en harmonie avec ça.