Cosmétique maison #2, Christine forme les apprenties cosméteuses

Publié le 29 juillet 2014 par Ladygreen @Kosmethique

La cosmétique maison, appelée aussi DIY (Do It Yourself), a plus que jamais le vent en poupe ! Les cosméteuses ou tambouilleuses – noms donnés à ces nouvelles créatrices – s’initient sur Internet ou lors de formations/ateliers, traquent leurs recettes auprès des plus expérimentées, achètent leur ingrédients chez Aroma-Zone, Huiles & Sens ou encore My Cosmetik, et se lancent dans leurs recettes, armées de patience et de persévérance. Mais pourquoi un tel engouement ? Tout d’abord, il y a l’envie de maitriser les produits que l’on se met sur la peau et surtout celle d’utiliser un minimum d’ingrédients, juste l’essentiel, pour apporter à sa peau ce dont elle a besoin, soit une bonne hydratation ! Ensuite, il y a l’aspect économique que cette démarche engendre, enfin toujours pareil, si on est une consommatrice raisonnée et qu’on ne se lance pas dans dix formules en même temps. Et enfin, il y a la fierté d’avoir réalisé ses propres produits et de pouvoir le dire au monde entier ! Il y a plusieurs semaines, je vous présentais Samia du blog Les idées de Samia, aujourd’hui, je vous invite à découvrir le portrait de Christine Chostakoff, une cosméteuse professionnelle et expérimentée. Incontournable dans le paysage du DIY, Christine dispense des formations pour toutes les tambouilleuses en herbe, que ce soit pour leur plaisir personnel ou pour devenir à leur tour formatrice en cosmétique home made.

Christine, pouvez-vous nous expliquer votre parcours professionnel ? 

Je suis une spécialiste de la conception (formulation, fabrication…) de produits cosmétiques et de la formation en cosmétique naturelle home made avec 30 ans d’expérience professionnelle : dans l’industrie (ancienne responsable du laboratoire de formulation des Parfums Rochas) et la formation (ISIPCA, écoles d’esthétiques, aromacosmétologie IPAL et Centiflor), passionnée de matières premières naturelles et BIO. Auteur aussi de livrets scolaires sur la cosmétologie et coach cosmétique (conseils, ouvertures de boutiques, lancement de gammes).

Quels sont les objectifs de vos formations ?

Soucieuse de la beauté de la peau, j’espère montrer qu’elle est un organe précieux et qu’il n’est pas si difficile de l’entretenir, à partir du moment où l’on comprend ce qu’elle est et comment elle fonctionne. C’est simple, si on lui applique les bons soins et qu’on ne l’agresse pas. J’aime expliquer simplement son fonctionnement et les difficultés de la formulation afin que chacun puisse créer en toute connaissance de cause. Pour surtout ne pas oublier d’être généreux avec sa peau !

Je propose une formation en cosmétique maison sur 5 jours pour maitriser la mise au point et la direction d’ateliers/cours cosmétiques. 
Elle se fait en 2 modules : le 1er de 3 jours et le 2ème sur 2 jours. C’est un accompagnement dans la réalisation d’ateliers/de travaux pratique cosmétique dans le but du Do It Yourself ou le lancement de produits/marque de niche sur le registre du naturel, du retour à la simplicité dans le choix des ingrédients ou des formules. J’organise à la demande des cours d’1h ou plus dit atelier cosmétique maison pour des particuliers, des boutiques, en événementiel (semaine de la beauté Pigier Création Paris, Coiffeurs contre le sida, lancement du webzine Homoalternatus (cf photo)…)

 Pourquoi conseillez-vous de faire ses cosmétiques soi-même ?

C’est une alternative à la cosmétique conventionnelle ni plus ni moins… avec un sens plus aigüe des conséquences sanitaires, esthétiques et environnementales.

Voici donc une question à laquelle il est facile de répondre aujourd’hui. Nombreuses d’entre nous le savent déjà :

– Parce qu’on sait ce qu’on met dedans (maitrise de la qualité, de l’origine, de la nature des ingrédients),

– Parce qu’on personnalise les recettes selon les besoins du moment (saison, jour, nuit, météo, âge, type de peau). On fait ainsi du vrai sur mesure et nous donnons à la peau ce qu’elle a besoin au moment ou elle en a besoin,

– Parce qu’on boycotte certains ingrédients sujets à polémique (les dérivés du pétrole, les synthétiques, les parabens, les sels d’aluminium…),

– Parce que c’est moins cher, beaucoup moins cher de l’ordre de 3 à 6€ les 50g à comparer avec les produits cosmétiques du marché qui eux coutent de 15 à ..?! le pot ou tube de 30ml…Sachant qu’en plus la quasi totalité des ingrédients peuvent être considérés comme des ingrédients actifs pour la peau !!!

– Parce que c’est ludique de découvrir que finalement ce n’est pas si difficile à faire et de faire tomber le voile du mystère de leur fabrication ou conception par des petites blouses blanches qui trottinent en laboratoire après de longues et grandes études ! Mais surtout c’est tellement mieux de ne pas consommer un « plat cuisiné » fait pour la multitude si j’ose la comparaison avec le domaine alimentaire… Et regagner la liberté de choisir et concevoir !

Et pourquoi doit-on « apprendre » à faire ses cosmétiques soi-même ?

– Pour ne pas faire d’erreurs : par ignorance de la biologie de la peau, par méconnaissance technique des ingrédients, du tour de main, de la structure des formules, ce qui aurait pour conséquence d’abimer la peau à court ou long terme passagèrement ou définitivement… avec des réponses dermatologiques plus ou moins violentes (irritation, allergie, vieillissement….)

– Pour ne pas basculer non plus dans une logique de cosmétique commerciale consumériste encore plus insidieuse cette fois-ci car elle vous gagne par les ingrédients (pas les produits finis) en vous faisant miroiter un autre miroir aux alouettes celui de la sécurité par la « pseudo maitrise » de la création/fabrication qui peut donc être tout aussi dangereux pour la peau.

– Pour ne pas faire les mêmes erreurs que les professionnels/industriels de la cosmétique ont sans doute déjà faites au cours de leurs quêtes de connaissances des phénomènes physique-chimique-microbiologique-dermatologique sur les 40 dernières années. Et donc ne pas reproduire en toute bonne foi, les  « loupés » du passé.

– Pour maitriser les conséquences de chacune des recettes créées et fabriquer et apprendre à bien faire les choses : règles d’hygiènes, tour de main, dosage des ingrédients, contraintes légales, fonctionnement des ingrédients, technologie des formules…

 Pourquoi organisez-vous des formations de « longues durées » ?

Comme je l’ai déjà mentionné : c’est surtout pour ne pas faire de bêtises !!!

– Pour maitriser, il faut du temps de la passion et de la persévérance,

– Pour comprendre la structure de la peau, son fonctionnement ce qui à mon sens est la base,

– Pour connaître les diverses familles d’ingrédients (excipients, adjuvants, additifs, corps gras, gélifiants, tensioactifs, conservateurs, antioxydants, principes actifs, huiles essentielles, parfum), leurs limites d’utilisation, leur principe de fonctionnement, leur méthodes d’obtention, leur dosage en fonction du type de produit dans lequel ils seront introduits,

– Pour réaliser qu’il existe une forte et lourde réglementation Européenne des produits cosmétiques devant être « mis à disposition » (dont nul n’est sensé ignorer l’existence/la loi !) et dont il faut connaître les limites en fonction des projets de chacun en matière de cosmétique : usage familial ou amical, direction d’ateliers, lancement de marque. Cela oblige à traduction/interprétation des textes légaux,

Pour aider, éduquer et sensibiliser le plus grand nombre et ainsi leur permettre de reprendre la maitrise d’un usage ancestral : faire soi-même plutôt qu’utiliser du prêt à l’emploi,

– Pour s’affranchir, en toute connaissance de cause, d’une main mise sous prétexte de sécurité sanitaire qui reste toujours à démontrer au regard des problèmes sanitaires et écologiques passés et à venir en matière d’obtention, d’utilisation à outrance, aussi bien des ingrédients mais que des matériaux de conditionnement comme les « plastiques ». En effet, sous prétexte de santé des utilisateurs, les produits cosmétiques font l’objet d’une des législations les plus dures lors de la mise sur le marché. Ce qui n’est pas le cas en alimentaire. Le fait est que l’ouverture d’un restaurant et donc la préparation de plats sont possibles pour tous. Mais faire un produit à la demande sans avoir à franchir un mur administratif et débourser plusieurs centaines d’euros… Ce qui avouons le est rédhibitoire. Mais le pire dans ce système, c’est que toute modification dans la nature ou le dosage d’ingrédients d’une formule doit refaire l’objet de toutes les démarches, ce qui rend impossible la vrai personnalisation des produits. La peau est un organe vivant en évolution permanente. Elle ne peut avoir les même besoins au fil des saisons, de la météo et de l’emplacement géographique de son propriétaire !!!! La cosmétique industrielle, du fait de la réglementation et de ses verrous associés à la dimension mercantile, ne peut que nous faire croire qu’il faille utiliser le même produit régulièrement. Ceci n’a pas de justification biologique….

– Car rien ne vaut le face à face/le dialogue en matière d’apprentissage afin que toute question trouve réponse et tout problème, solution.

Pourquoi avoir choisi cette voie de la formation en cosmétique maison ?

– Parce que j’ai réalisé que je ne voulais plus être un maillon de la cosmétique industrielle assimilable à mes yeux à trop de synthétiques, que je me trouvais dans une situation schizophrénique dans laquelle sous prétexte de stabilité long terme (18, 24, 30 mois ou plus), on enlève des ingrédients et donc des produits finis, les molécules responsables d’instabilités physicochimiques mais qui en réalité présentent de nombreux intérêts biologiques pour la peau et donc assurent l’efficacité à la formule. Et donc comme les produits sont « vidés de leur substantifique moelle naturellement présente», on réintroduit des actifs dit hautement (ou pas) technologiques posant plus ou moins le même type de problème… Spirale infernale quant tu nous tiens !!!

– Parce qu’il y a de la place pour tout le monde… il existera toujours des clientes pour la cosmétique conventionnelle, qui sait savamment faire rêver,

– Parce que la cosmétique maison doit être vécue comme un engagement à préserver la nature par le choix d’ingrédients BIO, équitables, de gestuelles simples valorisant le recyclage bannissant au maximum la toxicité du synthétique,

– Parce que j’espère pouvoir aider à comprendre, à évaluer, à choisir une cosmétologie qui fasse vraiment du bien à la peau et à la planète,

Parce que former / éduquer, c’est responsabiliser l’individu !

Merci Christine pour ce partage ! 

Vous l’aurez compris, Christine est passionnée et a le goût de la transmission. N’hésitez pas à découvrir son site riche de contenu et à participer à ses formations pour découvrir ou améliorer vos techniques de tambouilleuses : http://lacosmeteuse.blogspot.fr/

A bientôt les cosméteuses !