Avez-vous déjà connu Paris au mois d’août?
Au mois d’août, Paris se fait la malle. Au mois d’août, Paris part en vacances.
La ville se vide de ses habitants. La circulation devient fluide. On peut s’y garer, là où ça nous chante. On peut courir dans ses rues, sans se cogner aux passants. Au mois d’août, Paris nous appartient.
Les Parisiens partent s’affairer vers d’autres horizons. Et ceux qui restent, flânent.
Vers la Madeleine, j’ai eu l’occasion de croiser, parmi des hordes de touristes, quelques Parisiens, aux cols blancs. Les boutons de leurs chemises étaient nonchalamment ouvertes. Ils ne couraient plus pour se rendre au travail. Ils vivaient Paris, avec le sourire. La mallette se balançant, au bout de leurs bras.
Dans mon immeuble, le voisinage change avec l’arrivée de l’été. Les usuels partent en vacances, échangeant, pour certains, leurs logements avec des touristes. Alors je croisais, au hasard de l’ascenseur ou des escaliers, des familles américaines, norvégiennes ou russes, partant chaque matin à l’assaut de notre ville. Ils se dirigeaient, tantôt vers Concorde, tantôt à la Tour Eiffel, en tongs, avec de grosses casquettes pour se protéger du soleil absent, vêtus de leurs larges shorts d’aoûtiens. Ils étaient cools et détendus. La capitale leur paraissait calme et chaleureuse.
Je me souviens d’un soir, le samedi 16 août très exactement, où mon homme et moi avons sonné à toutes les portes de notre immeuble à la recherche d’un ouvre-bouteille. Pas une âme qui vive, pas un Parisien à Paris. Pas une voiture qui roulait, pas une ambulance qui criait. Pas d’ouvre-bouteille dans notre immeuble.
Au mois d’août à Paris, la ville fait une pause, se remettant doucement de sa frénésie annuelle.
J’aime beaucoup cette ville pendant l’été. On y respire, on a l’impression de la redécouvrir. J’en profite souvent pour me promener dans les magasins sans bousculade; les piscines et les musées sont accueillants, les hôtes y ont le temps. Et pour le reste, vous trouverez des stores fermés, avec une affiche où sont griffonnés ces quelques mots « Fermeture annuelle. Réouverture le 25 août »
Depuis 3 jours, de grandes vagues de Parisiens sont revenues. Les sirènes des policiers recommencent à se faire la voix, la circulation à bouchonner, le monde du travail à stresser.
Paris reprend doucement ses droits et sa vitalité, gardant secret cet autre visage qu’elle a su, pendant ces quelques jours estivaux, nous dévoiler.
Bonne rentrée à tous.
Anahita.
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