Dans le cadre de mon Master, j'ai été amenée à faire un stage de fin d'études d'une durée de trois mois... Ce stage a été essentiel dans mon parcours. J'ai choisi de le faire dans un Cabinet de conseil en gestion de patrimoine indépendant (si vous souhaitez avoir plus de renseignements sur ce métier, je vous renvoie ici). Je dois avouer que j'ai ramé pour obtenir ce stage, mais je savais ce que je voulais, j'ai refusé des offres qui ne m'intéressaient pas et j'ai persévéré jusqu'à décrocher le gros lot ! A l'issue de ce stage, j'ai été embauchée... voilà pourquoi je dis que mon stage a été capital. A 23 ans, j'ai fait mon entrée sur le marché du travail. Bon, ça n'était qu'un CDD. Il faut dire que j'ai eu la "chance" d'entrer sur le marché du travail en pleine crise financière (coucou les subprimes), alors chercher du boulot dans un secteur directement lié à la finance... ahem... c'est loin d'être l'idéal ! Je suis restée neuf mois dans ce cabinet, et à l'issue de ces neuf mois, on m'a fait comprendre qu'il n'y aurait aucune création de poste.Voilà comment je me suis retrouvée au chômage une première fois... Je n'étais pas vraiment préparée à ça... mais qui l'est ! Mais au-delà de ça, le contexte économique m'a poussée à revoir mes choix de carrière. Dans mon domaine, on embauchait essentiellement des commerciaux, chargés de faire du chiffre... et si possible de sexe masculin... Les places d'ingénieurs patrimoniaux étaient déjà rares, mais alors dans ce contexte c'était comme chercher de l'eau en plein désert... Je n'étais clairement pas faite pour un poste de commercial... Inutile de se faire violence tous les matins pour aller contre sa propre nature ! Et puis, rentrer en banque pour vendre de la carte bleue en espérant pourvoir plus tard avoir un poste intéressant ne me bottait pas tellement. Je me suis alors posée, et j'ai réfléchi... Je me suis alors dit que la meilleure chose à faire était sans doute de retourner au droit pur.Je me suis inscrite au Pôle Emploi, j'ai envoyé des CV par milliers, j'ai écumé les boites d'intérim (sérieusement, certains n'y pensent pas, mais c'est une piste à ne pas négliger), et j'ai fini par décrocher une mission de quinze jours dans un gros cabinet d'avocats (= comprenez "Big Four"). J'y suis entrée pour quinze jours et j'y suis restée dix mois. A la base, engagée comme simple assistante, j'ai réussi à gagner la confiance de l'avocat qui m'a délégué de plus en plus de choses, et j'ai fini par faire un boulot de juriste. Quand j'ai pris ce poste, j'étais loin de me douter que j'allais autant apprendre. J'y étais surtout entrée pour nouer des contacts en vue d'une "réorientation". Cette expérience a été un vrai plus, et le nom de ce cabinet d'avocats sur mon CV a été un sésame. Et surtout, ce poste m'a permis de décrocher le suivant : un poste de juriste en entreprise. J'étais persuadée que ce genre de poste était pour moi... C'est vrai, quand on ne veut pas être avocat, on choisi souvent d'être juriste en entreprise... Et bien, même si ça reste une excellente expérience, ça n'est pas ce que j'ai préféré. Je me suis retrouvée seule juriste de la boite alors que j'avais à peine 25 ans... Et clairement, travailler avec des gens qui ne parlent pas le même langage que toi, endosser le costume de "l'empêcheuse de tourner en rond" ça n'est pas facile tous les jours... Et à cela s'ajoute la guerre permanente avec le service commercial qui ne comprend pas pourquoi tu ne cesses de lui dire que sa campagne de pub n'est pas dans les clous... En revanche, ce qui m'a vraiment plu c'est la diversité, mon champ d'intervention était on ne peut plus large : tout le juridique excepté le fiscal et le social !Ensuite, grâce à mon petit réseau, je me suis retrouvée en banque au service contentieux. Contrairement à l'image que je pouvais en avoir, c'est loin d'être un métier chiant et foutre les gens à découvert encore plus dans la merde n'est pas le but de ce métier. Bon, j'ai eu la chance de me retrouver dans une banque à taille humaine (qui n'existe plus) et de toucher beaucoup au contentieux des entreprises qui est le plus intéressant. Le contentieux bancaire m'a vraiment passionné. Je remplaçais une nana en congé mater, et à son retour, je suis partie. Il n'y avait pas de poste à pourvoir, la banque venait de fusionner avec "la Banque d'un monde qui change", et tous les services étaient en pleine restructuration... problème de timing !Après, les choses se sont gâtées... Je suis entrée dans une entreprise (et je ne donnerai pas plus de détails sur ladite entreprise, et si certains voient de quoi il s'agit merci de garder le silence) un peu particulière. Là, j'ai pratiqué le droit des sociétés, et j'ai énormément appris. Si le travail en lui-même ne me posait pas de problème, en revanche, j'ai pu constater à quel point le monde du travail pouvait être impitoyable, et à quel point les gens pouvaient faire preuve de bassesse. Je me suis pris une sacrée claque. J'ai encaissé les coups en attendant que la roue tourne. J'ai eu la chance de pouvoir quitter cette entreprise sans y laisser trop de plumes, et j'ai démissionné pour la première fois de ma vie (et oui, j'étais en CDI... autant dire que ça n'est pas facile de tout remettre en cause...).Ça reste une expérience difficile, mais paradoxalement c'est ce qui m'a permis de trouver le poste que j'occupe aujourd'hui. Et aujourd'hui, je travaille au pays des robes noires. Je suis retournée en cabinet d'avocats, un des lieux où, bizarrement, celle qui a renoncé à la robe noire se sent le mieux. Le cabinet où je travaille est spécialisé en droit des affaires et notamment en droit des sociétés.
- Une vie professionnelle n'est pas toujours un long fleuve tranquille. On traverse parfois des moments difficiles, mais serrez les dents en attendant que ça passe... La roue finit toujours par tourner !
- Restez toujours humbles ! On a toujours des choses à apprendre et on ne sait jamais tout. A vos débuts, n'oubliez jamais qu'à la sortie de la fac vous ne savez pas faire grand chose... Vous avez certes des connaissances mais aucune compétence... Alors fermez votre clapet et bossez, vous ne ferez vos preuves que grâce à votre travail !
- Ne vous arrêtez jamais à un intitulé de poste... certains intitulés ne veulent pas dire grande chose... le terme "assistant juridique" veut tout et rien dire... et ça va parfois de la secrétaire au juriste junior ! Ce n'est pas le titre qui compte mais le travail que vous faites !
- Ne rechignez pas à prendre un poste de petit assistant à vos débuts... Un poste d'assistant dans un grand cabinet vous ouvrira des portes... Et oui, c'est aussi par le réseau que l'on trouve du boulot, et quoi de mieux qu'un grand cabinet pour nouer des contacts ?
- Ne jamais hésiter à se remettre en cause. Un changement de parcours est toujours possible. Les choses que vous avez apprises à la fac vous ont donné de solides bases qui vous permettront d'appréhender de nouveaux domaines.
Voilà, j'espère que ces quelques lignes (= ce pavé "3615 Ta Life") auront été utiles à certains et à certaines. Quoiqu'il en soit, je n'ai jamais regretté d'être entrée en fac de droit. En cinq ans (presque six), en faisant