J’ai lu: Jaracanda de Gaël Faye

Publié le 30 janvier 2025 par Badgeekette

Hello tout le monde !

Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Jaracanda de l’auteur Gaël Faye. J’ai eu la chance d’assister à sa conférence au salon le Livre sur les quais à Morges en 2024 et lui faire dédicacer son nouveau roman. Il a gagné le prix Renaudot.

 ♥ = Bof bof, à éviter

♥♥ = Sympa, sans plus

♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !

♥♥♥♥ = A lire absolument !

♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !

Les (♥) représentent les demis 

L’image provient de mon instagram.

Nombre de pages: 288 pages

Maison d’édition:  Grasset

Date de parution (dans cette édition): 14 août 2024

4ème de couverture:

Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l’histoire terrible d’un pays qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l’humanité, paradoxale, aimante, vivante.

Mon avis:

1994, Versailles, France.
Milan a 12 ans lorsqu’il entend parler – à la télé – du génocide rwandais. Le pays d’origine de sa mère mais dont elle refuse de lui parler, ayant tiré un trait sur tout ce pan de sa vie.
Un silence pesant pour Milan et qui sera de plus en plus lourd au fil des années.
4 ans plus tard, sa mère doit partir quelques temps au Rwanda pour régler des affaires familiales et emmène Milan avec elle. Il découvre alors un pays totalement différent de la France mais dans lequel il se sent bien. Il se liera rapidement d’amitié avec Claude et Sartre, des férus de musique tout comme lui.
Le Rwanda est en phase de reconstruction après les horreurs commises par les Hutus envers les Tutsis. Milan découvre un pays où les survivants doivent apprendre à vivre aux côtés de leurs bourreaux d’hier et essayer d’aller de l’avant, pour rebâtir ensemble un pays uni.
Revenu entre-temps en France, Milan devra attendre ses 23 ans pour retourner au Rwanda et essayer de comprendre mieux les choses, même s’il peine à trouver des personnes qui acceptent d’évoquer le génocide. Il est logé par une amie de sa mère, tante Eusébie – que nous avions déjà rencontrée dans « petit pays » – et s’attache très vite à sa fille Stella – une enfant aux yeux clairs qui semble ressentir les émotions des disparus – qu’il considère comme sa petite sœur. L’auteur revient sur les drames qui ont jonchés la vie d’Eusébie, des passages très durs à lire.

« Ma mère non plus ne m’a jamais raconté son histoire et j’aurais préféré l’apprendre avant les autres. mais bizarrement, c’est plus simple pour elle de s’adresser à des millions de personnes que de parler directement à sa propre fille. « 

Jaracanda, de Gaël Faye, page 227.

Gaël Faye évoque le Rwanda avec une lucidité et une sensibilité à fleur de peau et le pays est un personnage à part entière du roman. Les descriptions sont si imagées qu’on a l’impression d’évoluer dans les rues de Kibuye ou Kigali avec Milan.

« – Tu viens ici en touriste et tu repartiras en pensant avoir passé de bonnes vacances. Mais on ne vient pas en vacances sur une terre de souffrances. Ce pays est empoisonné. On vit avec les tueurs autour de nous et ça nous rend fous. Tu comprends? Fous! »

Jaracanda, de Gaël Faye, page 89.

Un roman qui parle de notre besoin d’appartenance et de la recherche de nos racines mais surtout de la résilience d’un pays tout entier.


Avec ce second ouvrage, Gaël Faye confirme qu’il est un conteur fabuleux, touché par la grâce.
Un bijou.

Ma note: ♥♥♥♥♥