Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman La petite bonne de l’autrice Bérénice Pichat.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 272 pages
Maison d’édition: Les Avrils
Date de parution (dans cette édition): 28 août 2024
4ème de couverture:
Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d’amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s’ils se surprenaient ?
Mon avis:
France, 1930.
Ce roman est le portrait croisé de 3 personnes: Blaise, un homme lourdement handicapé suite à la guerre, sa femme, Alexandrine, qui essaie de faire contre mauvaise fortune bon cœur mais qui souffre énormément de la situation et enfin leur nouvelle bonne, dont on ignore le prénom, qui doit s’occuper également de Monsieur quand Madame doit s’absenter.
Quand Alexandrine accepte de partir quelques jours à la campagne chez des amis, poussée par son mari qui souhaite qu’elle se divertisse, Blaise et la petite bonne se retrouvent seuls et celle-ci doit apprendre à connaître ses besoins et l’aider à lui rendre la vie plus douce au quotidien, lui qui broie du noir depuis qu’il est cloué dans un fauteuil roulant, ne pouvant vivre sans l’aide d’un tiers. Il sent qu’il est un poids pour sa femme, même si elle s’en défend, et cela le détruit. En effet, ils étaient jeunes mariés lorsqu’il a été réquisitionné pour la guerre. Ils n’auront jamais d’enfants et s’en sent responsable.
Entre la bonne et son maître va alors peu à peu se nouer une sorte de connivence muette.
« Elle se dit
son histoire est presque pire que celle de ceux
qui y sont restés
Il en est revenu
c’est vrai
mais quel retour
Quand il se découvre mutilé
il meurt
une deuxième fois
Et ça dure
Et il continue à mourir
Il n’en finit plus d’agoniser
peu à peu
tous les jours
il s’étiole
sans fin »
La petite bonne, de Bérénice Pichat, page 133.
Là où le récit devient vraiment original et touchant est que l’autrice alterne une narration en vers libres lorsqu’elle entre dans la tête de ses personnages et en prose plus conventionnelle quand elle doit nous raconter des faits.
Le rapport au corps est au centre de ce roman. Le corps mutilé de Blaise mais également le corps des femmes, marqué par les grossesses ou les coups des hommes. Les différences de milieux sociaux sont également au cœur de ce drame.
Un roman écrit sans pause ni chapitre et qui se lit de fait comme en apnée. La plume de l’autrice est poétique et sait donner un côté magique aux petites choses du quotidien.
Une magnifique découverte!