Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du récit Kaddour de l’actrice et autrice Rachida Brakni.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 197 pages
Maison d’édition: Stock
Date de parution (dans cette édition): 6 mars 2024
4ème de couverture:
« Au moment de la mort de mon père, m’est revenu comme un boomerang le texte La Place d’Annie Ernaux. Ce livre que j’ai découvert à l’âge de vingt-cinq ans m’avait bouleversée et avait trouvé une résonnance très forte en moi. Nos histoires, notre passé, nos trajectoires n’étaient pas les mêmes et pourtant un socle commun nous constituait. Celui fait d’une volonté farouche de s’extraire de sa condition sans jamais se couper de ses racines ni se renier.
De l’annonce de la mort de mon père, Kaddour, le 15 août 2020, à sa mise en terre six jours plus tard, mon deuil me paraît confisqué tant la maison ne désemplit pas d’un flot ininterrompu de visites. Ce sont aussi six jours de crainte tant la complexité de la situation liée au covid rend incertaine la possibilité que son corps puisse être rapatrié en Algérie comme il le souhaitait. Six jours durant lesquels je m’échappe pour convoquer nos souvenirs. Ce que je sais de son enfance misérable en Algérie, de son arrivée en France qu’il sillonnera au volant de son camion, jusqu’à la chute, corps meurtri. Mais aussi ce qu’il m’a transmis, le rapport à la terre, au langage, et aux livres.
J’ai dressé son portrait pour donner de la chair et sortir de l’anonymat ces hommes déracinés réduits à leur condition d’ouvriers, tiraillés entre deux pays. Et avant tout, j’ai voulu rendre hommage à l’homme sans qui je ne serais pas la femme que je suis. »
Mon avis:
Dans ce récit, l’autrice (et actrice) Rachida Brakni rend hommage à son père décédé et remonte le fil de sa vie d’immigré algérien, qui a quitté son pays d’origine pour la France, en quête d’une vie meilleure.
On sent l’émotion de Rachida Brakni à travers les lignes et tout l’amour qu’elle ressent pour son père.
Entre modernité et tradition, son père qu’elle pensait peut-être plus obtus, s’est finalement plutôt bien adapté à son pays d’adoption malgré le fait qu’il ne lisait ni n’écrivait le Français.
Comme tous les immigrés, il était perçu comme étranger dans son propre pays mais avait toujours rêvé de finir ses jours en Algérie.
Quant à ceux de là-bas qui te croient riche et qui te prennent pour une vache à lait qu’on peut traire indéfiniment, ils ne valent guère mieux mais ils bénéficient de ton indulgence, car oui, de fait, tu es plus riche qu’eux. Mais à quel prix? Jamais tu ne t’es plaint, ils ne peuvent donc pas soupçonner les sacrifices concédés pour satisfaire chacun d’eux.
Ton choix s’est fait entre le pire et le moindre mal.
Il n’existe pas de contrées pour les orphelins de l’émigration ni pour les rebuts de l’immigration.
Kaddour, de Rachida Brakni, page 146.
La maladie en décide autrement et le condamne à finir ses jours en France, en pleine pandémie du Covid.
Va alors commencer pour sa famille une vrai parcours du combattant afin de faire rapatrier son corps sur la terre de ses ancêtres mais bien évidemment tout est très ralenti et compliqué en raison de la situation mondiale.
Un ouvrage sensible et lumineux qui m’a permis de découvrir la plume prometteuse de Rachida Brakni.