Hello tout le monde !
Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Patate chaude de l’autrice Marie Beer. Il s’agit de son huitième roman.
♥ = Bof bof, à éviter
♥♥ = Sympa, sans plus
♥♥♥ = Pas mal du tout , j’ai passé un bon moment !
♥♥♥♥ = A lire absolument !
♥♥♥♥♥ = Attention, gros coup de cœur !
Les (♥) représentent les demis
L’image provient de mon instagram.
Nombre de pages: 171 pages
Maison d’édition: Encre fraîche
Date de parution (dans cette édition): octobre 2023
4ème de couverture:
Je leur ai demandé : il a laissé quoi derrière lui, votre fils au grand cœur ? Votre fils que tout le monde admirait, sauf vous, apparemment? Il a laissé un clébard! C’est mieux que rien, non ? Il aurait pu devenir tueur en série. Ou pire ! Il aurait pu devenir comme vous. Qui viendra crier à votre enterrement, à vous ?
Kob est mort, et sa famille entend préserver dignement son souvenir. Mais il laisse derrière lui plusieurs amis infréquentables, quelques magouilles et surtout un gros chien mal élevé, dont personne ne veut.
Dans ce roman vif et jubilatoire, Marie Beer croque les travers et les contradictions de nos normes sociales.
Mon avis:
J’ai acheté ce livre tout-à-fait par hasard, attirée par le titre qui m’a fait sourire et le museau du chien qui a suscité ma curiosité.
Suite au suicide d’un copain plus ou moins perdu de vue (Kob), le narrateur va se retrouver à devoir s’occuper de la chienne de celui-ci, Patate. En effet, la pauvre chienne est brinquebalée un peu partout et personne ne veut s’en occuper, jusqu’à ce qu’une bonne poire soit désignée.
Kob, le copain disparu, avait décidé de vivre en marge de la société, il avait refusé de reprendre l’entreprise familiale et ne souhaitait en aucun cas se conformer aux désirs de sa famille qui méprisait son style de vie.
L’autrice brosse le portrait acerbe et hilarant à la fois de familles dépassées par les événements (celle du narrateur mais également celle de Kob).
Le narrateur subit sa vie plus qu’il ne la vit mais on sent aussi qu’il a une réelle affection pour ses proches et pour Patate. Les dialogues entre les différents protagonistes sont bien léchés et j’ai adoré suivre leurs joutes verbales. L’autrice a un vrai talent pour imaginer des paroles qui sonnent justes.
Ce roman pointe du doigt la triste réalité de notre société: le chacun pour soi est maître, même si on veut paraître généreux aux yeux des autres.
Un livre au petit goût de nostalgie de l’innocence perdue de l’enfance et du temps qui passe inexorablement, nous faisant perdre les gens que nous aimons. La grand-mère du narrateur m’a particulièrement touchée, cette petite Mamie qui se plie en 4 pour faire plaisir et rendre service à son petit-fils…
La plume de Marie Beer est caustique à souhait mais sait également créer des parfaits moments de grâce qui illuminent tout le récit.
J’ai expliqué à Grand-Maman que Kob s’était suicidé.
Elle a seulement dit: « c’est du gaspillage » et elle a éteint la télé.
Grand-Maman déteste tellement le gaspillage qu’elle est capable d’utiliser ce mot dans n’importe quel contexte pour exprimer sa désolation. Elle s’est levée pour aller faire du café dans la cuisine. Je l’ai suivie et en passant la porte, je l’ai vue éponger une larme avec un coin de son tablier.
Patate chaude, de Marie Beer, page 33.
Un très chouette livre que j’ai dévoré et une plume que je relirai avec un énorme plaisir.