On me demande souvent comment j’ai rencontré mon homme.
A la question « Comment vous êtes-vous rencontrés, vous? », on espère secrètement un récit chevaleresque à la Pierre et Yves; on se tourne autour depuis des mois, et le bel éphèbe saute et embrasse langoureusement l’innocent petit agneau sur les quais de Seine.
Dans la réalité, la moitié des couples se rencontrent sur leur lieu de travail. Ou par le biais des cercles amicaux. Sinon à la fac. Nettement moins glamour, je vous l’accorde. Même les mythiques Kate et William sont passés par la prosaïque rencontre universitaire.
Mais la Princesse de Clèves et le Duc de Nemours, Roméo et Juliette ou les BrAngelina n’ont qu’à bien se tenir. Nous n’avons certes pas 1000000$, une cour royale et Perrault comme scénariste et contexte, mais nous pouvons trouver l’amour sur internet, NOUS. Et je me délecte toujours des couples qui me racontent, main dans la main et amoureux, que les mots et la parole tapés sur le clavier furent leur richesse des premiers instants. Tomber amoureux de l’esprit et des valeurs d’un être, avant d’inspecter ses muscles pectoraux ou son compte bancaire, c’est la classe à Dallas, quand même. Trouver l’amour sur internet, c’est devenir la Cendrillon des temps modernes. Avec la méchante marâtre, en moins. Et lave-vaisselle, en plus. Et escarpins Louboutin, en bonus. Pardon, je m’égare.
La rencontre amoureuse qui a changé ma vie, à moi, a eu lieu sur un très chic quai de métro parisien.
Rendez-vous avec ma meilleure amie et des copains à elle, en seconde partie de soirée, ligne 1, station Madeleine.
Il était assis sur le quai, avec ses amis. Je les salue brièvement, ils me scannent de la tête aux pieds, le métro arrive, on peut y aller. 25 février, il fêtait ses 19 ans, on allait danser.
Il ne m’a pas adressé la parole de la soirée. Pas un mot. Juste un regard. Un regard omniprésent, puissant, deux yeux fixés sur moi depuis ce fameux quai de métro jusqu’au taxi du retour, à 6h du matin. Sans relâche. Un regard envoûtant, déroutant qui vous enveloppe dans des vapeurs passionnelles. Ces yeux, cet être avec qui je partage aujourd’hui ma vie. Ces mêmes yeux noirs et profonds qui illuminent le visage de notre fille.
1er mars, j’ai rendez-vous avec la même équipe, rue de Rivoli cette fois-ci. J’avais vadrouillé toute la journée, pas le temps de me changer. OutfitofThatday #OOTD: jean bleu délavé, baskets blanches, micro tee-shirt blanc. Queue de cheval, mascara et vernis. Stop.
Les deux flèches noires sont de nouveaux rivées sur moi, prêtes à me toucher. Un copain le pousse du coude, il vient me parler. Après une accroche style entretien d’embauche « Tu fais quoi dans la vie? », « Tu habites où? ». //« T’es bonne » « Tu fais des bébés? » « T’attends quoi pour m’embrasser » « J’accepte le baiser tout de suite ou je lui rétorque que Je n’embrasse pas le 1er soir dans un battement de cils tragique? »// . Comme un cheveu sur la soupe, il me lance « tu me plais, tu veux bien sortir avec moi? ».
Ah. Je n’avais pas envisagé le retour en classe de 5ème1. Et même si je dis oui, il se passe quoi après?! Un regard pareil présageait pourtant d’une prise passionnelle par la taille, d’un baiser fougueux et de bras musclés qui ne me laisseraient pas m’échapper…Il attend ma réponse. Je bafouille. Oui enfin non, enfin ta question est directe, mais indirecte à la fois. Smack. Il saisi mon visage délicatement et m’embrasse enfin.
Epilogue: L’homme aux yeux perçants me confia plus tard qu’il espérait me voir vêtue d’un jean, de baskets et d’un tee-shirt blanc lors de notre deuxième entrevue. Il ne saurait expliquer pourquoi ce souhait. Mais il était convaincu que s’il se réalisait, je serais la femme de sa vie. J’allais rarement en jean/baskets en soirée à cette époque. Et pourtant, ce soir-là, tous les astres étaient réunis pour que je vous raconte cette rencontre aujourd’hui. ♥
Et vous, plutôt des rencontres Métro ou Bal royal? Ou peut-être seriez-vous le Verlaine des temps modernes en cherchant l’amour sur internet? Quelle a été votre plus belle rencontre amoureuse? A vos clavier, j’ai hâte de lire vos histoires,
Bisous baveux,
Anahita aka Mère Castor.
La Cigale ou la Fourmi c’est aussi sur facebook ou instagram.